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![]() ![]() ![]() ![]() La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a
prononcé jeudi l'annulation avec effet immédiat de l'accord controversé sur la
libéralisation du commerce des produits agricoles et halieutiques du Maroc
conclu en mars 2012 entre le royaume chérifien et l'UE.
"La décision 2012/497/UE du Conseil (européen), du 8 mars 2012, concernant
la conclusion de l'accord sous forme d'échange de lettres entre l'Union
européenne et le royaume du Maroc relatif aux mesures de libéralisation
réciproques en matière de produits agricoles, de produits agricoles
transformés, de poissons et de produits de la pêche, au remplacement des
protocoles n° 1, 2 et 3 et de leurs annexes et aux modifications de l'accord euroméditerranéen établissant une association entre les
communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et le royaume du
Maroc, d'autre part, est annulée en ce qu'elle approuve l'application dudit
accord au Sahara Occidental (occupé)", est-il écrit dans un jugement rendu
jeudi 10 décembre 2015 par la
CJUE. Selon le même arrêt, la CJUE estime que le Conseil de l'Union européenne
n'a pas vérifié si l'exploitation des ressources naturelles du Sahara
Occidental sous occupation marocain se faisait ou non au profit de la
population sahraouie. La population du Sahara occidental n'a pas été consultée,
bien que l'ONU ait statué qu'aucune activité de ce genre ne peut être engagée
si elle ne répond pas à la volonté de la population du territoire.
Des chercheurs de renom en droit international ont déclaré à plusieurs reprises que l'UE viole le droit international au Sahara Occidental. L'ancien sous-secrétaire général des Nations unies aux affaires juridiques, Hans Corell avait déclaré à propos de l'accord de pêche UE-Maroc : "il est clair qu'un accord de ce type, qui ne fait pas la distinction entre les eaux adjacentes au Sahara Occidental et les eaux adjacentes au territoire du Maroc, viole le droit international". Un avis partagé par le service juridique du Parlement européen et plusieurs Etats membres. Par une démarche qui fera date, le mouvement de libération du Sahara Occidental (Front Polisario) avait porté en novembre 2012, devant la Cour européenne de justice un accord de libre-échange UE-Maroc. Un recours similaire pour l'accord de pêche UE-Maroc est engagé par le Front Polisario devant la CJUE. Le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati a salué le jugement rendu jeudi par la Cour de justice de l'Union européenne qui annule l'accord agricole entre l'UE et le Maroc, estimant que par cette décision, la CJUE reconnaît la capacité du Front Polisario à agir en justice en tant que seul représentant du peuple sahraoui. "De cette décision de justice, il en résulte que l'interlocuteur est bel et bien le Front Polisario, représentant authentique, unique et légitime du peuple sahraoui", a-t-il déclaré à l'APS, appelant l'UE à "emboîter le pas" à la CJUE qui a "confirmé et consacré l'identité des deux parties au conflit, à savoir le Maroc et le Sahara Occidental". L'annulation de l'accord agricole entre l'UE et le Maroc constitue, selon M. Sidati, "une victoire" à porter à l'actif du Front Polisario et du peuple sahraoui qui ont obtenu gain de cause des institutions juridiques de l'UE. |
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