Avec l'entrée en
service de la station de dessalement d'eau de mer (SDEM) d'El-Mactaa
annoncée pour janvier prochain, la wilaya d'Oran sera à 100% approvisionnée en
eau potable provenant du dessalement, a indiqué avant-hier le directeur de l'AEP de la
Société de l'eau d'Oran (SEOR), M. Khodja
Houari, en marge d'une visite guidée -destinée à la presse- à des ouvrages
hydrauliques de la ligne du MAO. Selon le directeur de l'AEP
de la SEOR, tous
les essais menés à la SDEM
d'El-Mactaa ont été concluants et approuvés par la
société gestionnaire, Tahlyat Miyah
Mactaâ (TMM). La SDEM d'El-Mactaa devra
ainsi prendre le relais du MAO pour garantir l'apport en eau nécessaire à la
wilaya d'Oran, actuellement assuré à partir des barrages de Chellif
et Kerrada via la station d'épuration de Sidi Lahdjal dans la wilaya de Mostaganem. Le transport de l'eau
dessalée de la SDEM
d'El-Mactaa sera toutefois assuré par la conduite du
MAO grâce à l'interconnexion des réseaux, a assuré M. Khodja.
La SDEM d'El-Mactaa alimentera les wilayas d'Oran et Mascara via le
réservoir tampon de Araba, dont la capacité est de 50.000 m3. Oran recevra
ainsi, a-t-on expliqué, un apport avoisinant les 160.000 m3 d'eau
dessalée qui sera acheminée par la conduite du MAO vers la station de pompage
de Hassi Ben Okba pour
atteindre ensuite les réservoirs de Belgaïd. Selon M.
Khodja El Houari, l'alimentation de la wilaya d'Oran
à partir de la SDEM El-Mactaa assurera un avantage indéniable
en matière de « temps de réponse », (Ndlr : temps
nécessaire aux réservoirs pour se remplir), vu sa proximité de la wilaya d'Oran
comparé à la station d'épuration de Sidi Lahdjal. La méga-station de dessalement d'eau de mer d'El-Mactaâ est, note-t-on, la plus grande au monde, avec une
capacité de production de 500.000 m3/jour. Elle utilise le système de l'osmose
inverse qui reste le système le plus économique existant dans cette industrie.
En outre, la particularité de cette usine est qu'elle utilise un autre système
pour la filtration d'eau de mer par l'utilisation de membranes (technologie
japonaise). Il est à noter que le projet qui a coûté 491 millions USD est géré
par Tahlyat Myah Maqtaâ. La société est détenue à 43% par Algerian Energy Company (AEC), à 10% par l'Algérienne des Eaux (ADE) et à
47% par Menaspring Pte Ltd (Singapour). Lors d'une visite effectuée à Oran en août
dernier le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib,
avait affirmé que l'Algérie a capitalisé une expérience de leader mondial en
matière de dessalement de l'eau de mer. «L'investissement dans la mobilisation
des eaux dites non conventionnelles a permis à l'Algérie de gagner une position
de leader, et cela pas seulement en Afrique mais à l'échelle planétaire »,
a-t-il déclaré, ajoutant que « la stratégie nationale continuera d'être axée sur
la consolidation des investissements pour la mobilisation et la diversification
des ressources hydriques ».