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Ils refusent de séjourner dans les hospices : 1.700 mendiants pris en charge par le SAMU social depuis 2010

par J. Boukraa

Ultime échappatoire, pour certains citoyens excédés par la misère de la vie quotidienne, le chômage et la précarité, moyen de doubler ses gains pour d'autres, peu importe la définition, la mendicité demeure, pour ces gens, le reflet de la misère sociale qui s'est emparée de certaines couches sociales. A Oran, ils sont des dizaines à squatter régulièrement, les trottoirs. En dépit des efforts des services de la l'Action sociale pour assainir la situation, les mendiants refusent de se rendre à ?Diar Errahma' ou des pensions de personnes âgées et démunies, tout simplement parce qu'ils (et elles) trouvent leur compte dans les rues, au lieu d'aller se reposer dans ces pensions.

 Bien que les services concernés fassent état d'une nette régression de leur nombre, on les trouve un peu partout. En effet depuis 2010, le SAMU social d'Oran a pris en charge, quelque 1.700 mendiants, dont 510 en 2011, 442 en 2012, 240 en 2013, 309 en 2014 et une centaine cette année. Ces chiffres indiquent que leur nombre est en régression et ce grâce aux campagnes de sensibilisation et les aides de quelques organismes et associations. D'autre part et dans le cadre de la volonté des autorités locales à endiguer le phénomène de la mendicité, plusieurs opérations de ramassage de mendiants, initiées conjointement par le Croissant-Rouge algérien d'Oran, les services de la direction de l'Action sociale et ceux de la police et le SAMU social ont été effectuées, dans les principales artères de la ville d'Oran, principalement ses rues «vitrines», Khémisti, Arzew, Front de mer, Mostaganem, où pullulent ces professionnels de la manche. Ces mains qui se tendent pour demander l'aumône. A chacun sa méthode. Ces pratiques, bien qu'interdites par la loi, prennent de l'ampleur et les mendiants professionnels s'organisent, de plus en plus, dans des réseaux. Des réseaux qui emploient surtout les femmes et les enfants. Syriens, Subsahariens, Algériens ont les trouve partout, devant les mosquées, les carrefours, devant les magasins, les banques... Rien n'est laissé au hasard les mendiants choisissent des formules plus astucieuses... Des femmes très jeunes, avec des enfants, souvent avec des bébés de quelques mois, voire d'à peine une semaine, ainsi que des adolescents, envahissent chaque matin les artères de la ville d'Oran, à l'instar des grandes villes d'autres wilayas. Des personnes âgées, handicapées, des femmes et enfants en bas âge. Chacun, à sa manière, aborde les passants et arrivent parfois même à les agresser, jusqu'à ce que la personne cède. Pour les hommes, c'est souvent au niveau des mosquées qu'ils quémandent la charité en invoquant différents motifs à même de toucher tous les fidèles, les uns pour compléter leurs voyages pour des destinations lointaines, les autres pour y subir une opération chirurgicale, l'achat de médicaments ou des analyses avec présentation de documents pour confirmer le bien-fondé de leurs demandes qu'elles soient fictives ou réelles.