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Après le passage
en «force» de la loi de finances 2016 à l'APN, les
députés frondeurs, au moins une centaine de parlementaires, essayent de peser
de tout leur poids pour faire barrage, en aval, à une loi «de la honte,
antinationale et anticonstitutionnelle», dixit Djelloul
Djoudi, chef du groupe parlementaire du PT.
Hier, c'est un véritable bras de fer entre contestataires et agents de sécurité de l'APN qui s'est déroulé au siège de l'hémicycle pour empêcher la tenue d'une conférence de presse. Malgré l'interdiction faite par le président de la Chambre basse, Larbi Ould Khelifa, les députés de l'opposition opposés au projet de loi de finances 2016 ont finalement pu tenir leur conférence de presse, au siège même de l'APN. Après avoir fait rentrer de force les journalistes empêchés d'accéder à l'Assemblée par des agents de sécurité, les députés se sont dirigés vers une salle et ont forcé les portes pour tenir leur conférence autour de la pétition contre le projet de loi de finances. Une pétition qui a été transmise aux sénateurs pour bloquer la loi et «les sensibiliser sur les dangers que présente cette loi», selon Ramdane Taazibt, député du PT qui a commenté la passe d'armes d'hier affirmant à la presse que cette interdiction «est une atteinte à l'immunité parlementaire, une atteinte au pays, au multipartisme, à la liberté d'opinion et au peuple algérien à huis clos». D'autres voix se sont élevées pour dénoncer l'attitude de Ould Khelifa. Alors qu'à l'extérieur de l'APN, un dispositif sécuritaire spécial a été mis en place, Lakhdar Benkhellaf, chef du groupe parlementaire d'El Adala, le parti de Abdellah Djaballah, déclarait en substance que «le 1er Novembre, la guerre de Libération du pays s'était déclenchée. Le 30 novembre est la date de la vente de ce pays», estimant que ce projet de loi donne à voir les «grandes lignes de la prochaine Constitution». Djelloul Djoudi évoquant, lui, une «continuité du coup d'Etat du 30 novembre dernier» et parlant de «méthodes de gangsters» et de «banditisme». Outre les membres des groupes parlementaires du PT, de l'AAV, d'El Adala, d'El Binaa et des indépendants, une vingtaine de députés du FLN et de TAJ ont rejoint le mouvement de protestation contre le projet de loi de finances en signant la pétition qui a été rendue publique hier. Une pétition qui dénonce «les dépassements, les pressions, les falsifications de rapport et le coup de force de la fameuse nuit du 30 novembre». Les députés du FFS, qui avaient participé à la tentative d'empêcher l'adoption de la loi de finances la semaine dernière, n'ont, par contre, pas assisté à cette rencontre. Outre les directives du président de l'APN, son secrétaire général a tenté, lui aussi, de mettre fin à la conférence en demandant aux journalistes de quitter la salle avant l'intervention du député du PT, Smaïn Kouadria, et d'autres élus. Après un échange de quelques minutes, le secrétaire général de l'APN a fini par quitter la salle. Rappelons que dans la contre-offensive de l'opposition, plusieurs démarches sont projetées dont la saisine du président de la République, adresser une requête au Conseil constitutionnel et sensibiliser les membres du Sénat en n'excluant pas les actions sur le terrain à travers des rencontres avec les citoyens. |
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