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Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a qualifié hier dimanche les «propos du
général Toufik d'une extrême violence».
M. Grine, réagissant à la lettre de Mohamed Mediene, général de corps d'armée à la retraite et ancien patron du DRS, sur l'affaire du général Hassan, a estimé dans un entretien au site électronique ?'TSA'' que celui-ci «est le premier à savoir qu'on ne commente pas une décision de justice». «Pour moi, cette déclaration, loin d'être neutre, est extrêmement violente. Je peux même parler d'hyper violence», relève le ministre avant de souligner : «J'ai beaucoup de respect pour le général Toufik et pour tous ceux qui ont servi l'État à un certain moment de l'histoire de l'Algérie. Mais en contestant la justice, l'ex-officier supérieur remet en cause l'État de droit et la souveraineté du pouvoir judiciaire». Selon le ministre de la Communication, «un ex-officier supérieur est tenu par l'obligation de réserve. En commentant une décision de justice, il met de la violence qui peut semer des troubles». Pour lui, «on ne peut pas dire n'importe quoi, surtout en cette période», car «(...) si un homme de son statut dénonce la justice, comment empêcher un jeune qui n'a pas la conscience du général Toufik de ne pas commettre des dérives ?», s'est interrogé le ministre qui «condamne toute sorte de violence verbale, d'où qu'elle vienne». Dans sa lettre envoyée aux médias, Mohamed Mediene s'est dit ?'consterné'' par l'annonce du verdict dans l'affaire du général Hassan. Il souligne qu' «après avoir usé toutes les voies réglementaires et officielles, j'ai estimé qu'il est de mon devoir de faire connaître mes appréciations à l'intention de tous ceux qui sont concernés par ce dossier, ainsi que tous ceux qui le suivent de près ou de loin». Un peu plus loin, il ajoute: «Au-delà des questionnements légitimes que cette affaire peut susciter, le plus urgent, aujourd'hui, est de réparer une injustice qui touche un officier qui a servi le pays avec passion.» Surfant par ailleurs sur les principes de déontologie et d'éthique qu'il aimerait être établies au sein de la presse nationale, Hamid Grine, rappelle qu'il aimerait que «la classe politique écoute cet appel : critiquez, argumentez, mais n'outragez pas, n'insultez pas, ne diffamez pas». Quant au groupe des «19-4» qui a demandé audience au président de la République, Grine rappelle que «le passé n'autorise personne à insulter, à diffamer. Bien au contraire : le passé est une obligation morale à peser nos mots. Il faut être responsable de ce qu'on dit. On doit respecter ce que l'on a été dans le passé. Ces gens-là, ces anciens moudjahidine, ces illustres combattants, sont nos modèles. Si eux-mêmes ne donnent pas l'exemple à nos enfants, où va-t-on aller comme ça ? Il ne faut pas fracasser nos idoles. Ils ont une responsabilité historique, ces gens-là». Il ajoutera enfin que «je réagis en tant que ministre de la Communication parce qu'il y a des situations, des termes, des prises de position qui me révoltent. Je suis un ministre engagé à 100% et je ne conçois pas l'engagement comme de la tiédeur. L'action politique nous engage». Interrogée, hier, au cours d'une conférence de presse du groupe des «19-4», sur la lettre du général Toufik et la réaction du ministre de la communication Hamid Grine à ce sujet, Khalida Toumi, a déclaré que ce dernier avait «violé l'obligation de réserve qu'impose le statut de ministre». Pour Khalida Toumi, «un ministre ne peut pas parler d'un procès de justice parce qu'il s'agit d'un principe constitutionnel exigeant le respect de la séparation entre les pouvoirs». Pour l'ancienne ministre de la culture, dans sa lettre le général Toufik na pas violé l'obligation de réserve par ce qu'il ne donne aucun détail sur l'opération menée par le général Hassan. Khalida Toumi va plus loin en déclarant que « Si le général Toufik soutient que le général Hassan a accompli sa mission sous son autorité, ça veut dire que ce qui s'est passé au tribunal d'Oran est une grande cabale». |
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