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Cité Zouaghi Slimane: Les habitants veulent leur délégation communale

par Abdelkrim Zerzouri

La suspension, au mois de mai 2014, de la décision portant création d'une délégation communale à la cité Zouaghi Slimane était-elle une machination pure et simple engagée dans le seul but de dégommer la déléguée urbaine en poste ? C'est du moins ce que soutiennent des observateurs au fait du fonctionnement de l'APC de Constantine.

Pour rappel, la création de cette délégation urbaine a été initiée dans le cadre de la décentralisation de l'administration communale sous les bons auspices du wali, actuellement ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Mais quelque mois plus tard, les dissensions au sein de l'APC ont provoqué des chamboulements très profonds au sein de l'encadrement administratif et des postes occupés par les élus, d'où la décision de rayer cette nouvelle délégation et avec la déléguée communale qui n'était pas en odeur de sainteté ave l'ex- équipe dirigeante à la tête de la mairie. Ainsi, par une délibération de l'APC de Constantine lors d'une session ordinaire tenue au mois de mai 2014, il a été décidé d'annuler cette attribution de mission au secteur urbain ou délégation urbaine de Zouaghi, à laquelle on avait rattaché depuis une année environ la population de cette vaste cité, et la déléguée en question subira les foudres de l'administration communale qui engagera contre elle des poursuites judiciaires pour se faire rembourser les salaires qu'elle a touchés en tant que déléguée de la délégation communale ! Bien sûr, les habitants de ce grand pôle urbain, désormais rattachés au secteur de Haï Ettoute, étaient totalement abasourdis par une telle décision. «Comment peut-on créer un secteur urbain à Zouaghi, procéder à son inauguration solennelle, en grande pompe, par les autorités locales, qui avaient insisté à l'occasion sur le rapprochement des services administratifs du citoyen et, d'une façon générale, l'amélioration de la relation administration ? administré, puis, d'un seul trait de stylo, on efface tout et on repart du point zéro ?!», s'interrogeait-on. Les responsables de la municipalité, de leur côté, avaient expliqué leur décision en soulignant qu'« il se trouve que la wilaya d'Oran et celle de Constantine sont citées dans un même décret exécutif qui porte sur la création des secteurs urbains dans les communes de Constantine et d'Oran (ndlr, décret exécutif n° 91 536 du 25 décembre 1991), et lorsqu'on avait transmis le dossier portant création d'une nouvelle délégation urbaine à Zouaghi, la tutelle s'est ainsi vue dans l'obligation de contacter la wilaya d'Oran afin de voir si l'on n'avait pas des ambitions similaires, et il s'est avéré que la commune d'Oran avait dans l'idée de créer, elle aussi, au moins trois nouveaux secteurs urbains, d'où la mise ??en pause'' du dossier par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales car il fallait dès lors attendre l'envoi des dossiers de la commune d'Oran afin d'apporter des changements au décret exécutif n° 91 536 qui sera de la sorte révisé une seule fois pour les deux communes ». Le décret exécutif existe bien, mais cela ne donne pas pour autant du ??tonus'' aux arguments en question, dénoncent des habitants de la cité Zouaghi Slimane. Pour preuve, considèrent-ils, il faut se référer à la dernière décision du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales qui a, lors d'une visite effectuée à Oran au mois d'octobre dernier, avalisé la création de pas moins de 14 nouvelles délégations communales.

« Je ne peux qu'être favorable à une telle proposition de décentralisation du système administratif local. Vous avez mon accord. Allez-y, mettez en place cette nouvelle organisation administrative et créez, sans plus tarder, ces délégations suggérées », avait acquiescé M. Noureddine Bedoui. Les habitants exigent, donc, la levée immédiate de la suspension de la création de la délégation communale à Zouaghi. A défaut, le dossier dans tous ses détails sera transmis au ministre de l'Intérieur, promet-on. Des sources de l'administration rappellent à ce propos que la suspension en question a été décidée d'une manière « provisoire » et qu'il est du domaine du possible de lever la suspension en question par une simple délibération. C'est ce qui est attendu avec impatience par la population de la cité Zouaghi Slimane.