Lutter contre la
fraude sur les rames du tramway d'Oran est une préoccupation de tous les jours
pour les responsables de la
SETRAM qui se plaignent de comportements inciviques de
certains usagers de ce moyen de transport. Les fraudeurs redoublent
d'ingéniosité pour voyager gratis. Chacun à ses petites astuces pour éviter les
contrôles. La quasi-totalité des fraudeurs ont toujours des tickets sur eux,
prêts à être compostés (validés) au cas où les contrôleurs débarquent dans la
rame. Ils attendent ainsi jusqu'au dernier moment pour valider leurs tickets.
S'ils sont contrôlés, ces usagers s'excusent en prétendant avoir omis de
valider leurs tickets vierges. Cette scène est devenue banale sur le tramway :
dès que les contrôleurs montent sur les rames, une dizaine d'usagers se ruent
sur les valideurs pour composter leurs tickets. Les
contrôleurs, qui ont pris l'habitude des ces comportements, n'osent plus
apostropher ces fraudeurs coupables d'omission volontaire. Plus préoccupant, on
assiste à l'apparition sur le tramway d'Oran d'une forme de «mutuelle de
fraudeurs» à la française. Frauder n'est plus un acte répréhensible pour de
nombreux usagers de ce moyen de transport qui voient même d'un mauvais œil les
contrôleurs qui essayent de dresser une amende à un fraudeur. Souvent, des
usagers s'interposent entre les contrôleurs et un fraudeur. «Presque tout le
monde trouve en la fraude une pratique normale sur le tramway. Il y a de
nombreux usagers qui offrent leurs tickets en cours de validité à d'autres en
descendant des rames», regrette cette habituée de ce moyen de transport. Tous
les prétextes sont bons pour ne pas payer son ticket : «je n'ai pas de
monnaie», «les valideurs sont en panne», «personne ne
paie son ticket», «c'est un transport public» et «c'est pas moi qui ai volé
l'argent du pétrole», «je ne vais pas payer pour deux stations», etc. La fraude
ne concerne plus les jeunes ou quelques marginaux de la société, mais des vieux
et des fonctionnaires respectables préfèrent voyager gratis sur les rames. Les
responsables de la SETRAM,
qui sont conscient de cette situation, se trouvent désormais impuissants face à
la progression de la fraude sur les rames. Certes, le nombre des brigades a
augmenté et les effectifs des contrôleurs ont été renforcés ces derniers mois,
mais la partie est loin d'être gagnée. «Nous avons une vingtaine de brigades
opérationnelles sur les rames. Les effectifs des contrôleurs sont passés
désormais à 120. Ces contrôleurs se relaient pour assurer un service continu
sur les rames», affirme ce responsable de la SETRAM. Il ajoute que
la fréquentation du tramway d'Oran est en net progrès depuis sa mise en service
en 2013. Entre 28 000 et 30 000 usagers fréquentent chaque jour ce moyen de
transport à Oran pour se rendre au centre-ville ou aux deux universités de la
ville (Es Sénia et l'USTO).
Ce moyen de transport compte de plus en plus d'adeptes parmi la population
oranaise et nombreux sont les automobilistes qui garent leurs voitures pour se
rendre au centre-ville à bord des rames du tramway pour éviter les
embouteillages inextricables de cette zone de la ville.