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La SETRAM lance un plan anti-fraude : Une vingtaine de brigades et 120 contrôleurs sur les rames

par Sofiane M.

Lutter contre la fraude sur les rames du tramway d'Oran est une préoccupation de tous les jours pour les responsables de la SETRAM qui se plaignent de comportements inciviques de certains usagers de ce moyen de transport. Les fraudeurs redoublent d'ingéniosité pour voyager gratis. Chacun à ses petites astuces pour éviter les contrôles. La quasi-totalité des fraudeurs ont toujours des tickets sur eux, prêts à être compostés (validés) au cas où les contrôleurs débarquent dans la rame. Ils attendent ainsi jusqu'au dernier moment pour valider leurs tickets. S'ils sont contrôlés, ces usagers s'excusent en prétendant avoir omis de valider leurs tickets vierges. Cette scène est devenue banale sur le tramway : dès que les contrôleurs montent sur les rames, une dizaine d'usagers se ruent sur les valideurs pour composter leurs tickets. Les contrôleurs, qui ont pris l'habitude des ces comportements, n'osent plus apostropher ces fraudeurs coupables d'omission volontaire. Plus préoccupant, on assiste à l'apparition sur le tramway d'Oran d'une forme de «mutuelle de fraudeurs» à la française. Frauder n'est plus un acte répréhensible pour de nombreux usagers de ce moyen de transport qui voient même d'un mauvais œil les contrôleurs qui essayent de dresser une amende à un fraudeur. Souvent, des usagers s'interposent entre les contrôleurs et un fraudeur. «Presque tout le monde trouve en la fraude une pratique normale sur le tramway. Il y a de nombreux usagers qui offrent leurs tickets en cours de validité à d'autres en descendant des rames», regrette cette habituée de ce moyen de transport. Tous les prétextes sont bons pour ne pas payer son ticket : «je n'ai pas de monnaie», «les valideurs sont en panne», «personne ne paie son ticket», «c'est un transport public» et «c'est pas moi qui ai volé l'argent du pétrole», «je ne vais pas payer pour deux stations», etc. La fraude ne concerne plus les jeunes ou quelques marginaux de la société, mais des vieux et des fonctionnaires respectables préfèrent voyager gratis sur les rames. Les responsables de la SETRAM, qui sont conscient de cette situation, se trouvent désormais impuissants face à la progression de la fraude sur les rames. Certes, le nombre des brigades a augmenté et les effectifs des contrôleurs ont été renforcés ces derniers mois, mais la partie est loin d'être gagnée. «Nous avons une vingtaine de brigades opérationnelles sur les rames. Les effectifs des contrôleurs sont passés désormais à 120. Ces contrôleurs se relaient pour assurer un service continu sur les rames», affirme ce responsable de la SETRAM. Il ajoute que la fréquentation du tramway d'Oran est en net progrès depuis sa mise en service en 2013. Entre 28 000 et 30 000 usagers fréquentent chaque jour ce moyen de transport à Oran pour se rendre au centre-ville ou aux deux universités de la ville (Es Sénia et l'USTO). Ce moyen de transport compte de plus en plus d'adeptes parmi la population oranaise et nombreux sont les automobilistes qui garent leurs voitures pour se rendre au centre-ville à bord des rames du tramway pour éviter les embouteillages inextricables de cette zone de la ville.