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Le Premier ministre Abdelmalek Sellal représente le président de la République au 2e sommet
du Forum de coopération Chine-Afrique (FCSA), qui
s'est ouvert, hier, à Johannesburg (Afrique du Sud) en présence du président
chinois Xi Jinping. Le ministre des Affaires
maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a, quant à lui, dirigé la délégation algérienne
aux travaux de la 6e conférence ministérielle préparatoire à ce sommet de chefs
d'Etat et de Gouvernement africains et de la Chine sous la thématique centrale «l'Afrique et la Chine avancent ensemble :
Coopération gagnant-gagnant pour le développement
commun». Un entête pompeux qui cache mal la fin de la lune de miel entre le
Continent noir et le géant asiatique. En 2015, les investissements chinois en
Afrique ont chuté de 40% au premier semestre, aggravant l'inquiétude des pays
africains trop dépendant de leurs exportations de matières premières en
direction de la Chine. Au
programme des deux jours de discussions, l'avenir des investissements chinois
sur le continent après des années de relations économiques au beau fixe. A
titre illustratif de l'excellence de ces relations : les volumes commerciaux
entre la Chine
et l'Afrique sont passés de 10 milliards de dollars en 2000 à 300 milliards en
2015 et on compte plus de 2 500 entreprises chinoises installées sur le
continent.
Au menu également, la déclaration politique de Johannesburg et le plan d'action 2016-2018, qui devront sceller «les contours et le cadre de la coopération entre la Chine et l'Afrique». L'occasion sera aussi prise de «procéder à une évaluation, globale et objective de l'état de mise en œuvre des programmes et projets de développement arrêtés dans le cadre de ce partenariat, lancé depuis une quinzaine d'années», comme rapporté dans le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. Pékin, qui a supplanté le reste de l'Europe en Afrique, connaît la richesse en matières premières des pays africains et ne veut en aucune manière céder sa place. «La coopération sino-africaine est à un stade où elle a besoin d'être améliorée et transformée», a indiqué le vice-ministre des Affaires étrangères chinois, Zhang Ming, dans un message qui se veut être clair. Pékin veut revoir sa copie dans l'optique de la crise économique qui la secoue, sans pour autant revenir sur ses engagements premiers. Depuis le début 2000, la Chine a principalement fait son marché sur le Continent, achetant pétrole, fer et cuivre auprès de fournisseurs africains, au risque de flamber les marchés internationaux. Mais aujourd'hui, le ralentissement de son économie se répercute indirectement sur des Etats devenus hyper-dépendants de leur partenaire chinois, avec la chute des cours de matières premières. Ce rendez-vous sino-africain devra voir d'importants accords et de nouveaux prêts signés entre les deux parties. Concernant les relations algéro-chinoises, elles devront également être examinées au cours de ce sommet avec certainement un éclairage sur le secteur minier national qui intéresse au plus haut point les Chinois. En effet, et à l'heure où les géants miniers occidentaux comme Lonmin ou Glencore ferment certains sites sur le continent africain, la Chine pourrait profiter de nouvelles opportunités offertes en Algérie où on pourrait assister à l'exemple congolais. La RDC a alloué d'énormes droits miniers à un consortium d'entreprises chinoises contre des prêts bonifiés et des promesses de réalisations d'infrastructures. Rappelons que la Chine a détrôné la France depuis 2012 comme premier partenaire de l'Algérie en remportant quasiment tous les grands appels d'offres dans le BTP ou les Travaux publics. Les investissements chinois en Algérie représentent quelque 1,5 milliard de dollars alors que leurs échanges commerciaux ont atteint les 8,1 milliards de dollars en 2013, avec une balance commerciale favorable à la Chine. |
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