Dix-huit familles (18) tentent de survivre cruellement depuis près de?
trois décennies, dans des conditions de vie affreusement rudimentaires, dans
des masures construites avec du parpaing avec uniquement de la tôle ondulée en
guise de toit, à l'intérieur de l'ex-camping d'été des colonies de vacances,
situé sur la principale rue, tapissée de nids-de-poule et dépourvue de
trottoirs et d'éclairage public, du village côtier de Cap Falcon. Ces familles,
composées en général de quatre à sept membres, s'entassent chacune, sans aucune
intimité, dans une minuscule pièce, tandis qu'un autre espace, beaucoup plus
exigu, fait office de cuisine en même temps de sanitaires. Selon le constat
établi de visu, les lieux sont infestés de rats, de serpents, de bestioles et
de différentes espèces d'insectes, qui véhiculent des maladies moyenâgeuses.
Les habitants de cet infâme regroupement de masures, dont la majorité est
fissurée et tombe en ruine, blotties les unes contre les autres, appréhendent
avec une grande anxiété la saison des pluies, synonyme pour eux des
sempiternelles vagues d'inondations et d'un large éventail d'autres
contraintes, qui se répercutent encore plus sur leur indésirable cadre de vie.
Les enfants, notamment ceux en bas âge, qui sont les plus exposés à cette
précarité extrême, sont pour la plupart malades ou en déplorable état de santé.
«Nous vivons dans le pire des calvaires depuis 1991, année de notre recasement
dans ces lieux où mon père est décédé en 2003 après avoir lutté contre une
maladie engendrée par ces effroyables conditions de vie. A ce jour, tous les
responsables concernés qui se sont succédé n'ont jamais tenu à leurs promesses
de relogement», a expliqué au Quotidien d'Oran, avec une pointe de dépit non
dissimulée, Haddou Houari, père de quatre enfants
dont l'aîné est âgé de 17 ans, qui a grandi et réside toujours dans cet
ex-camping depuis 1991. « Des années durant, presque régulièrement, les
représentants des 18 familles se rendent le jour de réception à la daïra d'Aïn El-Turck pour exposer leurs
doléances. Tous les responsables locaux sont au courant de notre situation mais
malheureusement, ils oublient à chaque fois de nous inscrire dans les listes
des bénéficiaires des quotas de logements.
Des familles qui sont venues bien après nous à la Madrague ont été relogées
et pourtant, elles n'ont pas bu autant que nous le calice jusqu'à la lie. Nous
sollicitons l'intervention du wali pour mettre un terme à notre situation de
déliquescence, qui n'a que trop perdurer », a renchéri notre interlocuteur.
Cinquante-six (56) autres familles sinistrées se débattent également dans des
conditions similaires depuis au moins deux décennies dans l'ancien centre de
colonies de vacance de la société Sonelgaz, situé à
quelques pas de cet ex-camping d'été.