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La pénurie des
médicaments indispensables pour les malades souffrant de certaines maladies
chroniques continue d'alimenter? la chronique au niveau des associations et des
malades eux-mêmes qui se trouvent dans une situation des plus difficiles.
Dernièrement, c'était le Sintron 4mg, un médicament
pour les malades cardiaques qui se faisait désirer parce qu'on le trouvait
rarement dans une pharmacie, «aujourd'hui, c'est pas moins de six autres qui
manquent à l'appel», nous dira B. Abdelkrim, un
pharmacien d'officine de Constantine.
Et ce dernier de nous citer, à titre d'exemple, quelques uns de ces médicaments comme le Foradil, utilisé en pneumologie, donc indispensable à ceux qui souffrent de maladies respiratoires, le Delmicort pour le même genre de traitement, le Bipreterax pour les gens souffrant de tension, l'Aglocardi 40 pour les insuffisants cardiaques, etc. Hier, quand nous avons rencontré dans une pharmacie un groupe de malades chroniques à la recherche qui d'une Boîte de médicament pour soigner sa tension, qui de quelques boîtes de Sintron 4 mg ; ces derniers n'ont pas manqué de nous reprocher de ne pas parler assez de ce phénomène de pénurie des médicaments, de leurs souffrances et des fatigues que leur occasionnent l'acquisition de ces produits dont la disponibilité est tellement vitale pour eux. «Je ne sais pas si l'on se rend compte que c'est notre vie qui est en jeu», s'est plaint l'un d'eux. «Nous sommes des damnés et personne ne se soucie de nous», ajoute un autre avec une certaine fatalité. Et à la fin, le pharmacien sur lequel ils plaçaient beaucoup d'espoirs s'est déclaré désolé de ne pouvoir satisfaire leurs commandes car, leur a-t-il répondu, le dernier arrivage a été épuisé rapidement et il ne lui restait pas une seule boîte des médicaments demandés. Se tournant ensuite vers nous, le pharmacien nous explique la situation actuelle du marché de la distribution du médicament en pointant du doigt les distributeurs de gros qui, dit-il, sévissent dans le secteur: «Nous subissons malgré nous le diktat de ces distributeurs, commence-t-il en dénonçant clairement la méthode de vente concomitante que ces derniers ont imposée aux pharmaciens d'officine: «Pour nous donner une dizaine de boîtes de Sintron, par exemple, ils nous imposent l'achat de médicaments puisés dans leurs stocks des invendus, des médicaments dont nous n'avons pas besoin, pour un chiffre d' affaires d'une dizaine de millions de centimes. Imaginez un peu notre situation vis-à-vis des malades car cette quantité ne suffit même pas au traitement d'un seul malade pour une période de 30 jours. Nous souffrons moralement de ne pouvoir satisfaire les commandes de malades chroniques qui viennent d'un peu partout de la région Est. Un autre pharmacien, ancien membre du syndicat des pharmaciens d'officine, lui, pense que la responsabilité de cette situation est partagée entre les importateurs qui ne respectent pas les quantités de médicaments prévues par les cahiers de charge, médicaments qu'ils importent en quantités nettement insuffisantes, et les distributeurs de gros qui sont contraints de proposer aux pharmaciens une dizaine de boîtes de médicament du genre Sintron contre une commande de 10 millions de centimes. «Ou bien 5 boîtes du même médicament pour un achat de 5 millions de centimes. C'est pour cela qu'on entend souvent le ministre répondre qu'il n'y a aucune pénurie de médicaments», nous a expliqué ce pharmacien en préférant garder l'anonymat. |
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