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Oran :
Journée internationale de lutte contre le Sida : Les chiffres ne réflètent que la face visible de l'iceberg
par Dr Madani Belhafiane * ![]() Suite à votre article: «Les chiffres effarants du Sida dans
l'Ouest» paru,le 30 décembre, sur l'épidémie du Sida, dans l'ouest du
pays, que je trouve très intéressant, si vous le permettez, je compte y
apporter quelques précisions concernant le Sida,en Algérie. Bien que la
prévalence du VIH, en Algérie, demeure relativement faible, selon le rapport
régional de l'Onusida sur le VIH / sida dans la
région Mena, en 2013, selon les données de la direction de la Prévention, au
ministère de la Santé,
parmi les 6.615 séropositifs, quelque 3.200 personnes infectées présentent le
Sida maladie et sont mises sous la trithérapie, avec une prévalence de 0.1% qui
reste très faible, en comparaison avec les pays voisins. Malheureusement, ces
chiffres ne reflètent que la face externe de l'iceberg, les vrais chiffres de
l'épidémie sont beaucoup plus importants, vu le
contexte socio-économique de l'Algérie et vu la situation géographie, ainsi que
le flux migratoire de la région sub-saharienne. Ces chiffres sont, dans leur
totalité, de découverte fortuite à l'occasion d'un don de sang, bilan
prénuptial ou un bilan de routine. Des efforts considérables ont été déployés
dans notre pays pour contrecarrer l'épidémie du Sidaet particulièrement,
la prévention du Sida, au sein de la population, en général et des groupes les
plus vulnérables au risque VIH, en particulier. Il reste beaucoup à
faire.Le manque de sensibilisation et le dépistage font que beaucoup de
personnes infectées s'ignorent, sachant que la période d'incubation du virus
peut aller jusqu'à plusieurs années, pendant cette phase d'incubation la
personne infectée peut contaminer d'autres personnes. La prostitution,
l'homosexualité et l'usage de drogues intensifient le risque de contamination.
La sous-notification de nouveaux cas émanant des 8
centres de référence d'IST/VIH/sida, se basant sur la
notification des cas d'infections, dans le cadre du programme de surveillance
des maladies à déclaration obligatoire, demeure insuffisante, il ne faut pas
que la prévention du Sida se limitequ'à à la seule journée du 1er
décembre qu'on doit célébrer, chaque année, il faut donc intensifier cette
lutte, à tous azimuts, contre cette épidémie qui doit être pluridisciplinaire
et généraliserle dépistage, à tous les niveaux, par exemple lors de l'incorporation
au service national, l'admission à l'université, des visites d'embauche?
* Ancien consultant de l'Organisation mondiale de la Santé au Sud- Soudan. |
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