Le morceau le plus dur de l'autoroute Est-Ouest,
le fameux contournement de Djebel El Ouahch, sur le
territoire de la wilaya de Constantine, a été inauguré hier (dimanche 29
novembre) par le ministre des Travaux publics, M. Abdelkader Ouali. Toute une histoire de ce tronçon devenu au fil des
mois un véritable cauchemar pour les autorités locales et centrales tout autant
que le «projet du siècle» en entier.
Pour rappel, le contournement de Djebel Ouahch,
près de Constantine, réalisé sur 13
km (voie 2X2) en tant que solution alternative à la
suite de l'éboulement partiel survenu le 1er janvier 2014 à l'intérieur de l'un
des deux tubes ou tunnels, devait être réceptionné au mois de juin dernier,
mais des contraintes techniques ont prolongé le délai de réalisation jusqu'à la
fin du mois de novembre. Cette voie de contournement en 2 x 2 voies, d'un coût
global de 8 milliards de dinars, avait été lancée en travaux en décembre 2014.
Les travaux avaient été initialement confiés à quatre entrepreneurs algériens
avant que le chantier ne soit renforcé par 4 autres entreprises nationales,
donnant lieu, à partir de juin 2015, alors que les travaux n'avaient pas
dépassé les 20 % en termes d'avancement, à une vigoureuse accélération du
rythme de réalisation. En tout cas, hier, M. Ouali
n'a pas manqué de saluer les entreprises algériennes qui sont parvenues à
relever le défi, en dépit de l'important retard consommé en cours de travaux,
avant de souligner que cette performance s'inscrivait «en droite ligne des
directives du président de la
République, Abdelaziz Bouteflika,
quant à la mise à contribution et la valorisation de l'outil de réalisation
national». Aussi, l'impact considérable de l'ouverture du contournement sur
l'économie nationale a été souligné, hier, lors de la cérémonie d'inauguration.
Cette réalisation de 2 x 2 voies permettrait, outre l'ouverture de l'autoroute Est-Ouest sur toute sa longueur, de fluidifier notablement
la circulation dans la ville de Constantine, traversée quotidiennement par des
centaines de poids-lourds. Le ministre des Travaux
publics a insisté, à cette occasion, sur «le renforcement de la signalisation,
ainsi que sur le suivi permanent et la surveillance, quitte à installer des
caméras, de la partie de l'emprise de la chaussée qui a dû être traitée contre
un phénomène de glissement. L'inauguration officielle, hier même, d'un tronçon
de l'autoroute d'une trentaine de km, entre les localités de Didouche-Mourad et Ain Bouziane
(Skikda) devait constituer la seconde étape de la tournée du ministre des
Travaux publics qui doit également se rendre dans la wilaya d'Annaba. En somme,
au-delà des casse-tête rencontrés sur ce tronçon, sa réception tombe à pic avec
l'achèvement presque total du projet de l'autoroute Est-Ouest
qui a fait couler beaucoup d'encre, de la sueur et bien de la salive. Un
évènement qui se mesure, donc, sur les 1216 kilomètres
allant de la wilaya de Tlemcen jusqu'à la wilaya d'El-Tarf.
Avec la mise en service, hier, de ce tronçon de Djebel El Ouahch,
l'autoroute Est-Ouest dont la réalisation a été
entamée en 2006, est enfin ouverte à la circulation automobile de la frontière
ouest du pays jusqu'à la frontière est. Tout cela, bien sûr, si l'on excepte la
«reprise en main» ou «réhabilitation» de certains tronçon dégradés quelques
mois après leur réception. A l'enseigne du tronçon situé au niveau de Lakhdaria dans la wilaya de Bouira,
jugé «complexe», ainsi que d'autres travaux de réhabilitation menés bon train
sur cette autoroute et qui ont touché au total 175 km, dont 130 km ont été livrés et
ouverts à la circulation à Bordj Bou-Arréridj, Bouira, Blida, Aïn-Defla et Chlef. Quoique d'autres chantiers soient encore en attente
sur cette autoroute, notamment en matière de signalisation fluorescente et de
réalisation des centres de péage, et au-delà de la polémique persistante sur le
coût global du projet, les responsables peuvent bien, près de 10 ans de courses
et déplacements sur ce chantier, pousser un ouf de soulagement.