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Forte délégation algérienne aux Etats-Unis : Les garanties d'Alger face au scepticisme américain

par Moncef Wafi

Une forte délégation d'opérateurs économiques algériens, dont feront partie des membres du Forum des chefs d'entreprises, avec la présence du ministre de l'Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, séjournera aux Etats-Unis d'Amérique à partir du début décembre. Au programme de la visite, les régions de Washington, San Francisco et Détroit en vue de promouvoir l'image de l'Algérie comme destination économique potentiellement attractive pour les investissements américains. L'étape de Dearborn, une banlieue de Détroit, sera aussi l'étape pour faire avancer les discussions sur les possibilités de fabrication, en Algérie, de pièces détachées automobiles. Côté algérien, on met en valeur les avantages fiscaux substantiels offerts pour attirer les IDE et la stabilité politique du pays, loin des idées préconçues que se font les Américains de l'économie nationale. En juin dernier à l'occasion de la 48e édition de la Foire internationale d'Alger (FIA), Christopher Wilken, responsable par intérim de la section commerciale de l'ambassade US à Alger, dans son blog publié sur le site de cette dernière, n'avait pas manqué de rappeler à l'Algérie les règles commerciales qui devront être siennes pour envoyer des signaux forts en direction des investisseurs étrangers surtout américains. Le message énumèrera les griefs américains retenus contre le climat actuel des affaires en Algérie, affirmant que seules des mesures «concrètes» peuvent «augmenter l'intérêt commercial des entreprises américaines en Algérie, l'investissement et les échanges commerciaux avec l'Algérie». M. Wilken évoquera, à ce propos, la mise en place «de façon soudaine, sans aucune période progressive de mise en œuvre» des dernières restrictions sur l'importation des véhicules suite à l'arrêté Bouchouareb ainsi que de certains produits alimentaires et pharmaceutiques. Des décisions, selon l'Américain, qui portent «atteinte à la prévisibilité du climat des affaires dont les investisseurs ont besoin pour prendre des décisions à long terme». Quant aux griefs classiques occidentaux, ils se résument dans «les restrictions de placement, les interdictions d'importation» qui ont tendance à dissuader principalement «les entreprises américaines de venir investir en Algérie». La fameuse règle du 51/49 sur l'investissement reste «un obstacle majeur à l'investissement étranger en Algérie», précisera-t-il encore. Rappelons qu'en marge de cette FIA, six accords de partenariat ont été signés par des entreprises agricoles algériennes et américaines pour la création de sociétés mixtes dans les domaines de la production laitière, de la pomme de terre et des cultures fourragères. Si les exportations américaines, tout comme les importations, ont baissé lors de ces neuf premiers mois de cette année par rapport à la même période en 2014, à travers cette tournée américaine, les chefs d'entreprises algériens espèrent décrocher, diversifier et encourager les échanges commerciaux entre les deux pays et la présence de Bouchouareb aux côtés de Haddad pourrait être la caution politique à cette action.

Fay Beydoun, la directrice exécutive de la Chambre de commerce arabo-américaine a également vanté les atouts que peut offrir l'Algérie, expliquant que «l'Algérie est pratiquement un marché inexploité pour les entreprises américaines», invitant les hommes d'affaires du Michigan à exploiter les opportunités de partenariat. «Avec une population de 39 millions de personnes, une stabilité politique et une croissance économique, l'Algérie est l'un des marchés les plus attractifs au monde pour le commerce et l'investissement des États-Unis», précisera-t-elle. Le président du Conseil d'affaires algéro-américain, Smaïn Chikhoune, avait annoncé que le troisième round du dialogue stratégique entre les deux pays se déroulera dans le courant du premier trimestre de 2016 à Alger en présence du Secrétaire d'Etat, John Kerry.