|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Sous
l'effet des attentats terroristes de Paris revendiqués par Daech
dont il en est résulté l'effarant bilan de 130 morts qui a meurtri et sidéré la France, François Hollande
n'a de cesse de marteler que lui et son pays ont désormais pour priorité
absolue la destruction de cette organisation barbare et criminelle.
Comme première démonstration de cette détermination française, il a ordonné l'intensification des frappes aériennes que menait déjà l'aviation tricolore en Syrie et en Irak contre les positions et infrastructures de cette organisation. Mais la nouveauté chez lui est qu'il s'est fait le démarcheur de la proposition de mise en place d'une coalition internationale anti-Daech qui contrairement à celle pilotée dans le même but par les Américains comprendrait également les pays alliés du régime syrien que sont en l'occurrence la Russie et l'Iran. En plaidant pour cette position inclusive, le président français a indubitablement émis le signal que désormais pour son pays le problème des problèmes en Syrie n'est pas le départ de Bachar El Assad dont il faisait un préalable sur lequel il se montrait intransigeant, mais l'éradication de Daech qui à partir de la Syrie attente à la sécurité nationale de la France. Certes, Hollande persiste toujours à considérer que le président syrien doit quitter le pouvoir, mais en n'insistant plus sur l'immédiateté de cette perspective. Ce qui est la preuve qu'il a pris conscience que sur le terrain en Syrie le rapport de force ne joue plus en faveur des tenants du départ immédiat et forcé du président Bachar El Assad, et qu'en restant rivé sur cette exigence il lui est impossible de parvenir à la création de cette coalition internationale inclusive sans laquelle Daech à de longs " beaux jours " devant elle. L'inflexion subtile qu'il a imprimée à la position initiale française sur le conflit en Syrie n'est probablement pas au goût de son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, inspirateur et démarcheur de la ligne dure et sans concession à l'égard du régime syrien et de ses alliés qu'il a cherché à exclure de la recherche d'une solution à ce conflit. Les observateurs auront remarqué que François Hollande a engagé un marathon diplomatique international avec pour quête une «alliance sacrée» contre Daech et non contre le régime syrien, mais que son ministre des Affaires étrangères fait profil pas dans cette opération dont il ne partage certainement pas l'objectif parce que mettant de côté la question du départ immédiat de Bachar El Assad. D'aucuns estiment que la nouvelle vision de l'Elysée n'est pas sans incidence sur les rapports entre les deux hommes et présagent qu'il se peut que Fabius serait dessaisi de son portefeuille ministériel. Il est vrai que l'on voit mal Fabius faire avancer l'initiative de François Hollande auprès des Russes et des Iraniens échaudés par son comportement intransigeant et même provocateur à leur égard tant sur le dossier syrien que celui du nucléaire iranien. En tout cas, Poutine qu'a visité jeudi le président Hollande ne s'est pas départi de sa position de soutien au régime de Damas et ce n'est certainement pas Fabius " l'intransigeant " qui est apte à obtenir de lui une quelconque concession sur le sujet. |
|