Drame à Ouargla. Au moins 18 personnes sont décédées et une cinquantaine
blessées. Aux environs de 3h du matin, de ce mardi 24 novembre, les services de
la Protection
civile sont appelés pour l'extinction d'un important incendie qui s'est déclaré
dans la zone d'activité de la ville de Ouargla, dans un centre d'accueil,
ouvert en 2014, et qui abritait 624 ressortissants africains, en situation
irrégulière. Une cinquantaine de sapeurs-pompiers, appuyés de six camions de
lutte anti-incendie et de six ambulances ainsi que de trois véhicules de
liaison et deux camions de transport de matériels, ont été mobilisés dans cette
intervention, qui a duré une demi-heure, pour venir à bout du sinistre. Le
bilan, encore provisoire, est de 18 morts, dont 2 mineurs et une femme, de
diverses nationalités sub-africaines, et 50 blessés évacués vers les différents
établissements de santé de la région. Selon les premiers éléments
d'information, «l'incendie serait dû à l'explosion d'un chauffage à gaz» et de
plusieurs bouteilles de gaz butane qui étaient entreposées pour la cuisine.
Aussitôt l'ampleur du drame connue, le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, et celui de la Santé, Abdelmalek
Boudiaf, se sont rendus, hier, sur place pour «s'enquérir de la situation»,
selon le communiqué du département de l'Intérieur. Localement, une cellule de
crise, présidée par le wali de Ouargla, a été constituée pour suivre
l'évolution de la situation. Elle a entamé, dans la zone de Saïd Otba, dans la périphérie de la ville, une prospection pour
trouver un centre de substitution destiné à l'accueil des ressortissants
africains. Ont, également, contribué aux opérations de secours, des éléments de
l'ANP ainsi que des bénévoles du Croissant-Rouge
algérien (CRA) et du mouvement associatif local. Mme Benhabyles,
la présidente du CRA, a déclaré, dans un entretien à la Radio algérienne, que son
organisme en collaboration avec les autorités locales, ont mené des campagnes
de sensibilisation en direction des réfugiés africains pour s'abriter dans les
centres d'accueil pour cet hiver et qu'il n'a jamais été question d'utiliser la
force pour les contraindre à cette démarche. Elle a, également, abordé le sujet
des rapatriements, en évoquant le chiffre de 5.000 ressortissants africains
reconduits vers leurs pays, principalement des Nigériens, sur demande de leur
gouvernement, en insistant sur les bonnes conditions de l'opération. Par
ailleurs, une cellule de crise a été mise sur pied au ministère des Affaires
étrangères (MAE) pour coordonner son action avec l'ensemble des institutions
nationales concernées, suite à cette tragédie «pour suivre l'évolution de la
situation et l'identification des victimes», a indiqué un communiqué du
département de Lamamra. La célérité du gouvernement à
réagir en face de ce drame est dictée, outre l'aspect humanitaire, par la
volonté de ne pas se faire déborder sur le dossier des réfugiés africains
irréguliers. Selon les derniers chiffres disponibles, près de 20.000 migrants
subsahariens se trouvent en Algérie, en situation irrégulière
et réfugiés, essentiellement originaires du Mali et du Niger.