Le doyen de la faculté de médecine a été limogé dimanche par son
ministère de tutelle et remplacé par le professeur Abdelmajid
Snouber, qui occupait le poste de directeur
de l'unité de recherches en sciences sociales et santé de l'université d'Oran
(GRAS) depuis février 2015. La décision du limogeage est motivée par le
scandale de fraude qui a entaché le dernier concours de résidanat qui a eu pour
conséquence l'annulation des résultats du concours par la tutelle. Le nouveau
doyen a été installé hier matin lors d'une cérémonie de passation de consigne.
La première action du nouveau doyen a été de rencontrer les délégués des
médecins résidents et des lauréats pour discuter des mesures à prendre dans les
prochains jours dans le dossier épineux de l'annulation des résultats du concours
de résidanat 2015. Les médecins résidents, externes, internes de trois wilayas
de l'Ouest (Oran, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès) et les
lauréats du dernier concours ont organisé hier matin à partir de 11h00 un
sit-in régional à la faculté de médecine d'Oran (INESSM) située à la cité Emir-Abdelkader pour exiger le maintien des résultats de la
première session et la sanction des fraudeurs et de leurs complices,
précise-t-on. «Nous nous sommes entretenus durant presque une heure avec le
nouveau doyen de la faculté de médecine. Nous avons demandé le gel de la
décision d'annulation des résultats du résidanat, mais le nouveau doyen, qui a
regretté la tournure prise par les événements, a estimé que le dossier dépasse
désormais ses prérogatives. Il a affirmé que c'est à la justice aujourd'hui de
trancher dans cette affaire», confie le docteur Djawed,
délégué du comité des médecins résidents d'Oran. Le sit-in régional qui a été
organisé hier par le comité des médecins résidents s'est terminé avec un «début
de rupture» entre les blouses blanches, signale-t-on. Des divergences se sont
manifestées entre les médecins résidents et les lauréats qui ont finalement
investi la rue où ils ont organisé une marche pour exiger le maintien des
résultats de la première session. Même si les enquêteurs n'ont pas réussi
jusqu'à ce jour à dénicher des preuves concrètes ou à soutirer des aveux aux
responsables présumés de cette fraude, des sources concordantes et des délégués
des lauréats assurent que la fraude a eu lieu en amont c'est-à-dire que la
banque des QCM ou questions à choix multiples aurait été mise à la disposition
de certains candidats pistonnés par des personnes haut placées. Des candidats
auraient eu ainsi une longueur d'avance par rapport aux autres. Il leur
suffisait simplement de réviser les QCM spéciales concours de résidanat pour
obtenir les meilleures notes. Les défaillances dans la constitution de la
banque de QCM et de cas cliniques (exercices) pour le concours de résidanat ne
datent pas d'aujourd'hui. Des accusations de plagiat ont été lancées depuis de
nombreuses années par des médecins qui soutiennent que les questions sont
copiées de la base de données du logiciel (DIAGEST) qui permet aux étudiants de
médecine en France de préparer leur concours d'internat. L'enquête administrative
lancée par le ministère de tutelle n'aurait pas réussi à établir de liens entre
les lauréats fraudeurs et les responsables présumés de ce scandale. Cependant,
la situation devra connaître un dénouement rapide dans les prochaines semaines
vu que la justice a confié l'enquête à la section de recherche de la Gendarmerie nationale.