Les déblais provenant des travaux d'aménagement d'habitations et autres
chantiers de construction, déversés sur les trottoirs ou carrément sur la voie
publique, semblent s'être désormais intégrés dans le paysage des quatre
communes que compte la daïra d'Aïn El-Turck. Ce déplorable constat s'ajoute au squat imposé par
certains commerçants, qui n'hésitent pas à accaparer l'espace public pour le
transformer en stand d'exposition d'un éventail de marchandises. Ces deux
transgressions sont allégrement perpétrées avec tous les désagréments causés à
la circulation piétonnière et automobile en plus de l'atteinte à
l'environnement. En effet, dans certaines zones de ces communes, les piétons
n'ont pas d'autres choix que d'emprunter la chaussée et ce, avec tous les
risques et périls encourus. Nombre de piétons sont souvent, ainsi, percutés par
des voitures en tentant de contourner des amas de gravier entassés depuis des
semaines, voire des mois, sur le trottoir et/ou des extensions illicites
débordant sur la chaussée, qui ont été érigées par des établissements de
commerce. «C'est une véritable débandade ! Nous avons surtout peur pour nos
enfants, qui sont les plus exposés en se rendant à leur établissement scolaire.
Ils sont souvent dans l'obligation de parcourir plusieurs mètres sur la
chaussée. Les auteurs de cette infraction devraient être, en principe, rappelés
à l'ordre», s'est insurgé un riverain du chef-lieu de ladite daïra. Ce
phénomène, qui tend à s'amplifier au fil des jours dans l'indifférence
manifeste de tout un chacun et ce, en l'absence d'une véritable opération d'assainissement,
ne semble pas outre mesure encore prêt à susciter une réaction à même de
l'endiguer. Notons que ce malheureux état de fait a également contribué à la
réapparition d'une diversité d'activités commerciales informelles sur les rues
et boulevards, qui ont adjoint chacune leur touche noire supplémentaire à ce
peu reluisant tableau. Toujours est-il que le regard est agressé, mais pas plus
surpris pour autant, dans certains endroits essaimés à travers les communes de
cette région côtière, par un spectacle de braderie majoré par des tas de
gravats, de sable et autres déchets de matériaux de construction. «Le paysage
de notre lieu de résidence, où de prestigieuses artères tombent en décrépitude,
se réduit en une peau de chagrin sans que nul crie au massacre», a déploré un
vieux riverain de la localité de Paradis-Plage, qui
est malheureusement loin de refléter l'image pour laquelle elle a été
anciennement baptisée.