Etat d'alerte général en Belgique. L'Organe de l'analyse de la menace
terroriste (OCAM) a relevé hier soir au niveau 4 le risque terroriste sur
Bruxelles, soit le maximum. Dans la soirée de vendredi, les services de
sécurité ont interpellé dans la
Commune de Molenbeek un individu
chez qui ils ont trouvé des armes de poing. Des sources policières affirment
que plusieurs autres caches d'armes auraient été découvertes dans la région de Bruxelles-Capitale : explosifs, armes de guerre, ceintures
d'explosifs, etc. La capitale européenne avait samedi matin l'air d'une ville
morte : métro fermé jusqu'à dimanche après-midi, idem pour les centres
commerciaux, alors que toutes les manifestations culturelles et sportives ont
été annulées. Un numéro d'urgence a été communiqué à la population en cas de
besoin. Les responsables politiques se succédaient sur les plateaux des
télévisions pour expliquer et rassurer, autant que faire se peut, la
population. Les services de sécurité sont sur les dents à la recherche,
notamment de Salah Abdeslam, un Bruxellois de 26 ans
ayant participé aux attentats de Paris du 13 novembre dernier. Bruxelles est
aussi et à sa manière «en guerre contre le terrorisme». L'armée a été rappelée
en renfort depuis les attentats de Paris. Partout, dans les endroits sensibles,
gares, aéroports, carrefours importants, immeubles des institutions
européennes..., des militaires sont en poste. Rappelons que Bruxelles, de par
son statut de capitale de l'Union européenne, accueille quotidiennement des
réunions et rencontres internationales. Elle abrite également le siège de
l'Otan et d'autres organisations internationales. Le savoir et l'expertise des
services de sécurité belges sont reconnus et réputés très efficaces et c'est ce
qui fait dire aux spécialistes que l'alerte donnée vendredi soir sur une
potentielle menace d'attentats est fondée et réelle. Cependant, le traitement
de la menace par les médias ajoute à l'anxiété de la population à qui les plus hautes
autorités belges ont conseillé d'éviter de sortir ou de fréquenter les lieux
publics à forte affluence. Du coup, il pesait sur la ville une sorte de
sidération générale et un silence angoissant. La capitale de l'Union européenne
s'apprête à vivre des jours difficiles et tendus tant que les terroristes
recherchés ne sont pas neutralisés. Les contrôles aux frontières ont été
rétablis depuis le 14 novembre dernier et seront maintenus jusqu'au premier
trimestre de l'année prochaine au moins. En début d'après-midi, les médias
annonçaient que l'alerte antiterroriste a été déclenchée dans d'autres pays
européens : Berlin, Vienne, Rome etc. C'est donc une vraie onde de choc qui
balaie toute l'Europe depuis les massacres de Paris. Les Bruxellois, autant que
le reste des Belges, s'interrogent sur cette soudaine montée du risque
terroriste et manifestent une grande inquiétude pour les jours à venir d'autant
plus que l'on s'approche des fêtes de fin d'année. Signalons que c'est la
deuxième fois que le niveau de la menace terroriste est activé à son plus haut
niveau. En fin 2007- début 2008, le niveau d'alerte a été aussi placé au niveau
4 et maintenu ainsi durant 15 jours face à des informations faisant état de la
présence de commandos terroristes projetant d'attaquer plusieurs endroits
sensibles de la capitale et même de faire évader de sa prison le terroriste Nizar Trabelsi impliqué dans des
actes terroristes. Notons enfin qu'une réunion des ministres de l'Intérieur de
l'UE est programmée pour le milieu de cette semaine.