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Le temps est passé
avec ses joies mais aussi avec beaucoup de peine. Aujourd'hui, c'est le retour
vers le village, cette terre des ancêtres que, malgré leur férocité, les forces
coloniales n'ont pu faire quitter, mais hélas abandonnée précipitamment un jour
de l'année 95, suite à une rumeur faisant état d'une possible attaque des
terroristes du GSPC, très actifs à l'époque dans cette partie de Boumerdès,
Thenia, Zemmouri et Si Mustapha, ciblant les villages de Ouled Ali, Talamali,
Ouled Bouhmed et Ouled El Hocine. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les
ponts, la quiétude est
revenue dans la région et
le cauchemar se conjugue au passé quoique la douleur persiste
chez les plus vieux, qui demandent à revenir dans leurs douars et être enterrés
dans le cimetière de la
dachra comme le souhaitent Ammi Abdelaziz et les autres. Il y
a deux ans, les villageois d'Ouled Ali, l'un des plus importants douars se sont
organisés et demandé au maire l'électrification du village du fait que l'ancienne
installation a subi des dégâts, mais au-delà de la promesse rien n'a été
fait, laissant ce douar dans son état d'abandon. Leur emboîtant le pas, une
cinquantaine de familles du douar Talamali (Boukhenfar) viennent de saisir le
maire à travers une correspondance, demandant eux aussi la remise en l'état de l'électricité
et ouvrir la piste menant
aux habitations. Pour Hamid Debbari, parlant au nom des habitants de
Boukhenfar, « les pouvoirs publics à travers le Premier ministre ont encouragé
les citoyens à revenir chez eux, mais voila, toutes nos doléances sont restés
vaines » et d'ajouter que beaucoup de personnes âgées sont mortes depuis qu'ils
ont quitté le douar, et enterrées ailleurs sans avoir revu leurs terres.
Précisant que le chemin de wilaya reliant la commune de Thenia vers
Zemmouri en passant par ces douars est toujours fermé à la circulation, sa
réouverture sortira de l'isolement tous les villages situés sur cet axe menant
vers le littoral.