La tension reste vive au sein de la corporation des urgentistes de
l'hôpital Mohamed Boudiaf d'El-Khroub après
l'agression dont a été victime le jeune médecin Menzeri
Sami dans la nuit du 13 au 14 novembre. Violemment frappé à la tempe par un
agent de sécurité qui a utilisé un objet en bois, ce médecin qui assurait le
service au niveau du pavillon des urgences ce soir-là, a été sérieusement
blessé et évacué vers le service des urgences médicochirurgicales du Chu de
Constantine où il se trouve toujours en observation. «Le patient n'a pas subi
d'intervention chirurgicale comme l'information a circulé dans la journée
d'hier dimanche, a démenti le Dr Fodhili, chef du
bureau local du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) à
l'hôpital d'El-Khroub, que nous avons contacté, hier
matin, mais il est toujours en observation au service des urgences du Chu de
Constantine parce qu'il avait fait des agitations avec des délires et qu'il a
même convulsé dans la matinée du dimanche », a-t-il confirmé. Et d'ajouter,
indigné, « ce qui est aberrant est que le médecin lui a donné 15 jours d'arrêt
de travail pour « incapacité temporaire », tel qu'indiqué par le médecin résidant
qui lui a signé le certificat. Nous n'acceptons pas cela et nous allons le
faire sortir pour lui faire subir une contre-expertise médicale », a assuré le
Dr Fodhili.
Le représentant du syndicat des praticiens a assuré, d'autre part, que
son syndicat ne va pas se taire sur ce précédent grave et que l'affaire ne va
pas s'arrêter là. Aussi, d'après les échos recueillis au sein de l'hôpital, les
urgentistes sont au comble de l'indignation parce qu'ils ont appris, d'autre
part, que le directeur ne veut nullement sanctionner l'agent agresseur. D'où
leur désir de réagir collectivement, et le plus vite possible. «Nous préparons
un sit-in régional des médecins urgentistes au niveau de la DSP», nous annonceront
quelques uns d'entre eux que nous avons contactés hier. «Ce n'est pas encore
officiel, ont-ils dit, mais l'idée commence à germer.» Contacté à son tour, le
Dr Djeghim Hocine, président du bureau de wilaya du
SNPSP, a affirmé qu'il n'y aura pas de sit-in, mais « en tant que syndicat,
nous avons demain (aujourd'hui, mardi) une réunion officielle avec le directeur
de la Santé, de
la Population
et de la Réforme
hospitalière de la wilaya autour de cette affaire d'agression du médecin
urgentiste », a-t-il annoncé.