En principe, et en
fonction du classement respectif des deux équipes, il ne devait pas y avoir
photo. Mais la réalité du terrain fut tout autre, en ce sens que les Verts ont
été dominés sur tous les domaines par des Tanzaniens qui ont fait valoir leur
jeu collectif et leur volonté d'aller de l'avant, à l'inverse des Algériens,
maladroits et amorphes, à l'image des Belfodil, Guedioura et Taider. En d'autres
temps, ce match contre la
Tanzanie n'aurait pas déclenché beaucoup de commentaires. En
outre, l'absence de plusieurs cadres a installé sinon la peur, du moins la
méfiance face à un adversaire pourtant hiérarchiquement inférieur comme
l'atteste son classement FIFA. Mais, tout de même, il convenait de se préparer
du mieux possible, en s'adaptant aux circonstances du moment. Avant le coup
d'envoi, les présents à Dar es-Salam
ont laissé entendre que Gourcuff avait concocté deux
plans applicables en fonction du déroulement de la rencontre. Or, les
coéquipiers de Ghoulam ont été quasi inexistants, au
grand bonheur des Tanzaniens qui ne s'attendaient certainement pas à affronter
des adversaires aussi amorphes. Les incertitudes concernaient notamment la
défense. Et cela s'est confirmé avec les bourdes répétées qui ont permis aux
Tanzaniens de marquer deux buts comme à la parade. A vu de la rencontre d'hier,
une constante s'est dégagée, à savoir que l'excès de prudence était de mise
face à la Tanzanie
au jeu plus posé et plus collectif et qui misait énormément sur Samata, dangereux en contres. On comprend alors pourquoi le
coach français a sorti Belfodil et lancé Bentaleb, car les défenseurs algériens étaient trop
fébriles. A l'heure de jeu, Gourcuuff a remplacé Taider par Belkaroui comme
seconde « sentinelle ». Cette réorganisation a eu le don de surprendre les «
Taifa Stars » qui croyaient sans doute que les jeux étaient faits. C'était là
leur erreur car, encore une fois, Slimani, servi
opportunément par Mesloub et Mahrez
à cinq minutes d'intervalle, fut, tout simplement, le sauveur de l'équipe
nationale. Cette leçon, il ne faudrait jamais l'oublier. Lorsqu'on dispose d'un
buteur de ce type, il faut toujours lui donner des ballons exploitables. Il
faut reconnaitre que les deux changements signalés
ci-dessus ont donné à l'EN l'indispensable équilibre qui lui faisait
cruellement défaut. L'objectivité nous oblige à dire qu'on a rarement vu une
équipe nationale aussi tatillonne. Aussi, ce résultat est une aubaine quasi
inespérée au vu de cette faible prestation de nos représentants. On ne
remerciera jamais assez Slimani pour son efficacité,
car il entretient l'espoir d'une qualification au match retour. Cela incitera
sans doute Gourcuff à tirer le principal
enseignement, à savoir que Slimani ne doit jamais
être esseulé en pointe. Finalement, ce résultat heureux ne doit pas masquer les
inquiétantes lacunes relevées samedi. Dès ce mardi, il faudra aller chercher la
qualification au stade Mustapha-Tchaker. C'est dans
les cordes des Verts, malgré les imperfections.