Les jeunes gérants de PME créées dans le cadre des dispositifs de soutien
à l'emploi -ANSEJ et CNAC- réussiront-ils là où les responsables de la filière
gestion immobilière de l'Agence d'amélioration et de développement du logement
(AADL) ont échoué ? C'est la question qui taraude les esprits des habitants des
cités location-vente à Oran depuis l'installation il y a à peine quelques jours
d'une société privée ANSEJ pour l'entretien des ascenseurs des tours dans deux
sites pilotes à Oran. «Le gérant de cette société a prospecté les ascenseurs
des blocs la semaine écoulée en compagnie de responsables de l'agence à Oran.
Il a été désormais chargé de la gestion de ces appareils indispensables pour
les locataires des étages supérieurs », précisent des sources bien informées.
Les PME créées dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi «prendront
en charge, dans une première phase, la gestion des ascenseurs avant de voir
leurs missions et prérogatives élargies à l'entretien des parties communes et
des espaces verts, l'hygiène et l'éclairage ». Le ministère de l'Habitat, de
l'Urbanisme et de la Ville
avait, rappelle-t-on, remis le 7 octobre dernier à la cité El Achour AADL à Alger des contrats de gestion et de
maintenance des cités de logements de type location-vente (AADL) à de jeunes
entrepreneurs. Des gérants de quatre entreprises spécialisées dans la
maintenance des ascenseurs, le nettoyage et l'assainissement avaient bénéficié
du projet. Cette attribution vient en application de la convention signée en
septembre 2015 entre le ministère de l'Habitat, celui du Travail et l'UGTA, permettant la création de groupements d'entreprises
créées dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi de jeunes ANSEJ et
CNAC pour la gestion des cités location-vente. Une vingtaine d'entreprises
avaient alors conclu des contrats avec l'AADL pour la
gestion des cités de logement, alors qu'une trentaine de nouvelles demandes
sont en cours d'étude. Il importe de noter que de nombreuses tours des cités
location-vente à Oran demeurent sans ascenseurs en raison des pannes prolongées
de ces appareils indispensables pour les locataires des étages supérieurs des
immeubles de 16 étages. Les habitants ont sollicité à plusieurs reprises les
responsables de l'agence pour la réparation de ces pannes, mais sans suite.
Cette situation perdure depuis plusieurs années dans certains immeubles. Les
coacquéreurs avaient organisé ces dernières années de nombreux sit-in devant la
direction régionale de l'AADL pour dénoncer les
pannes fréquentes des ascenseurs. Ils avaient averti que le «rafistolage» des
ascenseurs est une menace potentielle pour la vie des locataires. Les
coacquéreurs de presque tous les blocs des quatre cités AADL (1.377 logements,
1.063 logements, 937 Cosider et 1.196 logements) sont
confrontés régulièrement aux pannes répétées et prolongées des ascenseurs, notamment
ceux des tours de 16 étages. Les délégués des contestataires avaient regretté
qu'aucun budget de gestion n'est affecté à la
direction locale de cette agence pour prendre en charge l'entretien des
immeubles et des parties communes. «Les loyers sont versés directement dans le
compte principal de l'agence à Alger. Tout est centralisé dans la direction
générale de l'AADL. La direction locale ne dispose
d'aucune autonomie financière pour assurer la gestion immobilière», regrettent
les concernés.