La France est sous le choc effarée par l'ampleur de l'opération terroriste menée vendredi soir au cœur de sa capitale Paris dont le bilan en victimes mortes ou blessées est sidérant : pas moins de 127 morts et plus de 200 blessés et tout laisse, hélas, présager que le chiffre des premiers va être revu à la hausse, vu que selon les sources médicales 99 des blessés sont dans un état critique voire désespéré.

Paris a vécu l'horreur sous la forme d'une attaque terroriste dont les auteurs ont à l'évidence cherché à semer la terreur. Planifiée, leur opération l'a été incontestablement. Elle a consisté en des actions ayant ciblé des endroits dans Paris où les terroristes armés et certains porteurs de ceintures explosives pouvaient commettre des carnages qui provoqueraient la terreur recherchée. Selon les autorités françaises, huit terroristes sont morts au cours de cette opération multi-cibles mais n'excluent pas que d'autres courent toujours prêts à récidiver ici ou là.

Ce qui explique que le président Hollande s'est adressé à la nation pour déclarer la France « en état de guerre » et annoncé qu'il a fait appel à l'armée en renfort des services de sécurité mobilisés et a décrété l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire ainsi que la fermeture des frontières. Assommés, les Français ont des raisons de l'être en découvrant que leur pays subit une attaque terroriste d'une envergure effarante alors que le dispositif sécuritaire renforcé qui a été mis en place suite aux attentats terroristes de janvier dernier à Paris est toujours en place.

Qui sont les auteurs des tueries de vendredi à Paris et surtout qui en sont le ou les commanditaires ? Pour le président Hollande, la question ne s'est pas posée puisque alors que l'opération criminelle n'était pas encore terminée, il a pointé des terroristes djihadistes ayant agi en exécution d'ordre venu de l'organisation Daech. Ce qui a été confirmé par les revendications formulées peu après par cette organisation.

Ce qui ne prête pas à doute quand on sait que Daech, comme nous l'avons écrit hier, développe une sanglante stratégie de diversion visant à masquer l'affaiblissement que lui infligent les frappes aériennes dont ses positions en Syrie et en Irak sont la cible et les coups de boutoir que sous leur couvert lui assènent les forces armées du régime de Damas et les combattants kurdes. Les attentats de Paris ont été préparés et menés dans le cadre de cette ignoble stratégie tout comme ceux qui ont eu lieu en Egypte contre l'avion russe et à Beyrouth dans un quartier contrôlé par le Hezbollah.

La mise en œuvre de sa stratégie est facilitée pour Daech, parce qu'elle dispose dans ses rangs de djihadistes venus de tous les horizons qu'elle a embrigadés au point qu'ils sont prêts à s'en prendre à leurs pays d'origine. Quelque part, François Hollande doit avoir mauvaise conscience depuis vendredi et cela parce que l'Etat qu'il préside a pratiqué à l'égard de Daech et des organisations criminelles du même acabit qui sévissent en Syrie une politique des plus ambiguë dont l'aspect le plus cynique a été que considérant qu'elles se battent contre le régime syrien, il devait fermer les yeux sur l'enrôlement par elles de ses propres citoyens convertis au concept du djihad en terre syrienne. C'est dans ce vivier que Daech a trouvé les exécutants de ses sinistres desseins contre la France. Il est à espérer que la France meurtrie se décide enfin à abandonner sa politique ambiguë à l'égard du terrorisme djihadiste et se fasse à la lapalissade qu'il existerait des organisations de cette nature à combattre et d'autres à armer et à fermer les yeux sur leur inhumanité.