« C'est fou ce qu'on peut trouver comme objets hétéroclites, et de gros
gabarit, dans un regard : des frigos, des antennes paraboliques, des matelas,
des briques, du sable, et j'en passe», nous a déclaré d'entrée, jeudi dernier,
le directeur de l'entreprise d'exploitation et d'assainissement de la Seaco
(EA), M. Seraoui Saber. «Ce
qui nous gêne aussi dans notre travail, a-t-il poursuivi, ce sont les divers
matériaux, le sable, les détritus dégagés par les chantiers qui parsèment le
réseau et, enfin, cet incivisme proverbial des citoyens. Et là, le sujet est
pratiquement inépuisable». Il illustrera son propos par l'exemple des bâtiments
du Ciloc qui ont été visés il y a quelques années par
une grande campagne d'assainissement à laquelle avait participé son entreprise.
«C'était pareil qu'à Bouchama aujourd'hui, a souligné
notre interlocuteur. Mais une fois le travail terminén
nous sommes revenus sur les lieux un mois après pour les retrouver aussi sales
qu'avant». Profitant de l'opportunité, M. Seraoui
s'est élevé contre les réclamations abusives ciblant son entreprise, souvent à
tort. «Ce que de nombreux citoyens ne savent pas, a-t-il déploré, c'est que
nous faisons surtout du préventif et toute la solution aux problèmes se trouve
là. Nous n'attendons pas les obstructions signalées par les citoyens ou jusqu'à
ce que la pluie tombe pour courir à la hâte et curer les avaloirs bouchés. Nous
lançons des opérations de curage préventives deux fois par an. Le réseau
d'assainissement de Constantine est de 900 km et notre engagement contractuel consiste
à réaliser le curage de 300
kilomètres par an, soit 30 % du réseau, suivant les
moyens matériels et humains dont dispose l'entreprise d'assainissement». Faute
de moyens suffisants, dira notre interlocuteur, les premières années, nous ne
faisions que 200 km.
«En parallèle, nous réalisons tous les travaux de réparation qui apparaissent
sur le réseau. En trois ans, nous avons réglé 200 points noirs ou points de
dysfonctionnement du réseau», précisera-t-il.
Evoquant le dernier cas où son entreprise a été impliquée par des
riverains à la cité des Frères Bouchama, M. Seraoui a profité de l'occasion pour faire une mise au
point qui s'impose à propos du rôle dévolu à son entreprise et aux autres
partenaires comme l'OPGI, la municipalité, etc. «Les
gens n'arrivent pas encore à comprendre, dit-il, ce que c'est que la Seaco
et le champ d'intervention dévolu à l'E.A. qui
s'occupe aussi bien des eaux usées que des eaux fluviales. Prenons le cas de Bouchama : c'est normalement un réseau qui relève de la
compétence de l'OPGI «parce que nous n'avons ni le
personnel, ni le matériel adéquat pour intervenir à ce niveau car notre mission
est limitée au réseau principal, le collecteur. Les branchements des bâtiments
et des habitants relèvent de l'OPGI». Avouant qu'il
«ne peut pas demander à ses agents d'entrer dans les caves ou d'accomplir des
tâches qui n'entrent pas dans leurs attributions. «Mais là où l'on peut régler
le problème avec un hydro-cureur, nous n'hésiterons
pas à le faire, mettant de côté les conflits de compétence en ne regardant que
l'intérêt général». «C'est pourquoi, pour le cas de Bouchama,
nous allons prendre en charge le problème pourvu que l'on débarrasse les fosses
et les regards des objets qui les obstruent pour permettre à nos hydrocureurs d'intervenir efficacement», a-t-il conclu.