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Il serait naïf de croire que sport et politique
soient indissociables. Même l'idéal des Olympiades prôné par Coubertin n'a pas
résisté à l'histoire moderne, même si le Baron n'est pas vraiment l'homme des
valeurs chantées. Le sport a de tout temps été rattrapé par la politique, principalement
après la Première
guerre, s'associant étroitement dans des épisodes noirs de
l'humanité. Les Jeux olympiques de Moscou et de Los Angeles boycottés respectivement
par les deux blocs, celles de Munich avec sa prise d'otages ou encore Mexico
avec le poing levé des athlètes noirs américains, les rendez-vous sportifs sont
devenus ceux des règlements de compte politiques.
Aujourd'hui, une offensive sans mesure est menée contre la Russie de Poutine à travers les grandes manifestations sportives, le football et l'athlétisme. Blatter est tombé pour corruption, affirment les Américains en accusant à demi-mot les Russes d'avoir fait leur marché à la Fifa, le Suisse répondant que son inculpation est le fruit de la tentative avortée des Etats-Unis d'Amérique d'organiser le Mondial de 2018. En deux mots, il accuse les Américains d'avoir enclenché la machine de la justice pour se venger. L'IAAF, la Fifa de l'athlétisme, est aussi au cœur du cyclone, rattrapée par la patrouille. Dans son rapport dévoilé, ce lundi, après les affaires de corruption au sein de l'IAAF, la commission de l'Agence mondiale antidopage (AMA) a notamment recommandé la suspension de la Russie de toute compétition, dont les JO. La Fédération internationale va suivre cette recommandation. C'est dire le coup de massue porté à Moscou si d'aventure elle est exclue des Jeux olympiques, une date devenue à force une véritable tribune médiatique et un lieu où exposer aux yeux du monde sa force. Un espace où les nations, qui ne peuvent se faire la guerre, s'affrontent dans un étalage de puissance pour un leadership sportif qui en appelle un autre. Ce n'est pas seulement qu'entre Américains et Russes qu'on s'échange des amabilités sur le terrain des sports puisque même en France, l'Algérie est attaquée à travers ses supporteurs. Après la victoire du onze national contre la Corée du Sud et sa qualification aux 8èmes de finale de la dernière Coupe du monde, quelques incidents ont émaillé les soirées festives des supporteurs algériens. L'occasion faisant le larron, l'extrême droite a logiquement interprété des incidents et des troubles très localisés dans des quartiers de quelques villes françaises et versé dans la surenchère grossière et la manipulation maladroite pour souligner l'échec de la politique d'intégration des populations immigrées. La députée Marion Maréchal-Le Pen twittait que «les incidents autour de la victoire de l'Algérie sont une défaite pour la politique d'intégration menée par l'UMPS». Elle évoquera également la victoire du «communautarisme sur la République». Marine Le Pen, pour sa part, surfe sur cette déferlante puisqu'elle a tout bonnement demandé la suppression de la double nationalité en France et à «arrêter l'immigration». Des messages électoralistes dans la pure lignée du programme frontiste faisant endosser aux émigrés tous les problèmes de la France blanche et catholique. |
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