
C'est
une vraie course contre la montre qui est engagée par les pouvoirs publics pour
la protection des agglomérations de Maghnia, Bensekrane, Ghazaouet et de la
région sud des hauts plateaux de la wilaya de Tlemcen, qui est connue pour ses
pluies torrentielles sous forme d'orages d'été et d'automne, qui s'abattent sur
les agglomérations d'El-Aricha, Gor, et Magoura et menacent même la ville de
Sidi Bel-Abbes. Récemment, El-Aricha a enregistré des évènements
climatologiques exceptionnels de probabilité centennale où le débit des crues
au niveau du principal oued de cette localité aboutissant au niveau de la zone
de Magoura a été estimé à plus de 300 m3 à la seconde. Ces évènements se sont
traduits par des dégâts de tous les ouvrages d'assainissement et des travaux
publics, ainsi que l'inondation d'une partie de la ville d'El-Aricha et
l'effondrement total du principal ouvrage d'évacuation du barrage de Magoura
dont la capacité est de 1.5 million m3. Il faut en outre rappeler que la wilaya
de Tlemcen avait enregistré par le passé une multitude d'évènements liés aux
inondations dont les plus remarquables avaient été enregistrées au niveau des agglomérations
de Bensekrane, Sebdou, Magoura, Ain-Ghoraba, Ghazaouet, Azail, et Tlemcen
(Mechtekana). Confrontés à un vrai dilemme, de nombreuses opérations
d'aménagement et de recalibrage d'oueds et de cours d'eau ont été engagées au
niveau de ces différentes agglomérations.
Mais,
ces programmes d'aménagement nécessitent aujourd'hui tout un programme
d'achèvement pour la protection des populations de ces agglomérations et
atténuer les risques d'inondations et des crues dévastatrices. Dans ce cadre,
un point de situation sur l'état d'avancement de ces programmes sera établi
aujourd'hui lors de la troisième session 2015 de l'Assemblée populaire de la
wilaya (APW). Selon le directeur de l'hydraulique et des ressources en eau de
Tlemcen, Meksi Abdelkader, toutes les questions ayant trait à la protection des
agglomérations contre les inondations, l'assainissement et les raccordements en
eau potable seront abordées, pour dégager les financements nécessaires aux
différentes opérations qui seront lancées dans un proche avenir et pour
apporter les correctifs pour une meilleure rationalisation des dépenses
publiques dans le cadre des programmes communaux de développement (PCD). Selon
notre interlocuteur, de nombreux nouveaux pôles d'habitat et ilots urbains
construits récemment doivent être raccordés aux systèmes d'assainissement et
alimentés en eau. Il faut souligner dans ce contexte, que le réseau
d'assainissement de la wilaya de Tlemcen qui était de 1701 kilomètres en 2006,
est passé à 1941 kilomètres en juin 2015, soit un linéaire de 31,7 km durant le
premier semestre 2015. Le taux de raccordement a quant à lui connu une nette
amélioration. Il est passé de 80 en 1999 à 94% à la fin de 2014. S'agissant de
l'eau potable, la mise en œuvre de nombreux programmes durant l'année 2015 a
permis d'aboutir à une nette amélioration des conditions d'alimentation en AEP
d'une population de plus de 90.000 habitants dans les localités de Chetouane,
Ouled-Mimoun, Sidi-Senouci, Aluoia, Bordj Arima, Amieur, et Ain-Nemmouche, avec
l'augmentation de leur dotation de 50 à 120 l/j/hab et le passage de la plage
de distribution de 1/j à une plage quotidienne.
Aujourd'hui,
avec l'avènement du dessalement de l'eau de mer, plus de 138 hm3 d'eau sont
mobilisés pour l'approvisionnement des populations. Selon Meksi Abdelkader, cet
apport considérable d'eau a permis d'assurer une dotation moyenne de l'ordre de
200 l/j et une fréquence quotidienne de plus de 60% à la population de la
wilaya. A noter que trois autres dossiers figurent aujourd'hui à l'ordre du
jour de l'APW. Selon Chaif Okkacha, président d'APW de Tlemcen, il s'agit du
budget primitif 2016, l'approbation du plan de circulation de la ville de
Tlemcen, et les conséquences et effets de la campagne de lutte contre les
stupéfiants lancée récemment par l'APW.