C'est avec une détermination à toute épreuve que les 495 lauréats du
concours de résidanat 2015 ont poursuivi, hier, leur mouvement de contestation,
enclenché jeudi soir, suite à la décision du rectorat de l'Université d'Oran
d'annuler les résultats du concours de résidanat et de tenir une deuxième
session. La colère est montée d'un cran, hier matin, parmi les lauréats qui ont
réussi à étendre leur blocus, limité les deux premiers jours, au seul Institut
des Sciences médicales (ISM), à l'Institut national d'Enseignement supérieur en
Sciences médicales d'Oran (INESSM), situé à Haï Emir Abdelkader (St Hubert).
Le mouvement de contestation des jeunes médecins s'est distingué
par une organisation, sans faille, un encadrement impressionnant, des actions
visées et une communication ciblée. Presque aucun débordement n'a été signalé,
durant les trois premiers jours de cette action de contestation. Le blocus
instauré à ISM a été, terriblement, efficace et les protestataires ont filtré
l'accès à l'intérieur de l'Institut en interdisant l'entrée même aux autres
étudiants externes de 4ème et 5ème années de médecine. Seuls les lauréats
étaient autorisés à accéder à l'intérieur, après un contrôle minutieux. Les
contestataires ont empêché, hier matin, la tenue de l'examen de gynécologie et
obstétrique de 5ème année de médecine, mais heureusement, il n'y a pas eu
d'incident. Les lauréats du concours de résidanat sont sur tous les fronts dans
l'espoir de faire plier l'Administration. Outre le blocus des deux instituts de
la faculté de médecine, ils viennent de mandater un groupe de cinq avocats,
dont deux bâtonniers, pour engager une action en justice, contre le rectorat de
l'Université d'Oran. Les avocats devront introduire une plainte, en référé,
devant la Chambre administrative près le tribunal d'Oran ? pour exiger le
maintien des résultats du concours de résidanat 2015. "Il n'y aura pas de
deuxième session. Nous refusons de devenir des victimes collatérales de ce
scandale. S'il y a eu fraude, les instances concernées ont le devoir de sévir
contre les tricheurs et leurs complices. Nous sommes contre une sanction
collective de tous les lauréats à cause d'une poignée de fraudeurs",
lance, en colère, ce jeune délégué des contestataires. Et d'ajouter : "le
doyen de la faculté de médecine s'est déplacé, tôt le matin, avec le chef de département
de post-graduation pour discuter nos revendications, mais nous avons refusé vu
que ce bras de fer avec le rectorat et le ministère de tutelle dépasse,
désormais, toutes ses prérogatives. Nous voulons rencontrer le recteur de
l'université d'Oran pour avoir des explications détaillées sur sa décision.
Nous nous sommes rendus jeudi soir au rectorat de l'Université d'Oran et nous
avons pu rencontrer le vice-recteur qui a confié que l'annulation des résultats
a été prise, en raison de présomptions de fraude. S'il y a eu vraiment fraude,
alors nous voulons consulter dans l'immédiat le rapport des deux commissions
d'enquête, dépêchées par le ministère de tutelle, à la faculté de médecine
d'Oran. Le rectorat n'aura pas de répit que lorsque notre principale revendication,
à savoir : le maintien des résultats du concours de résidanat 2015, sera
satisfaite. Nous avons un brin d'espoir, vu que lors de notre dernière
rencontre avec un responsable du rectorat de l'Université d'Oran, il a essayé
de relativiser en estimant que les résultats ont été gelés et non pas annulés.
Le résidanat est un concours national et seul le ministère de tutelle est
habilité à annuler les résultats et jusqu'à ce jour aucun écrit n'est parvenu
du ministère". Outre les actions de terrain, les contestataires mènent une
bataille acharnée sur les réseaux sociaux et essentiellement Facebook pour
rallier l'opinion publique et les médias. Pour l'instant, les lauréats ont le
soutien indéfectible de leurs parents qui se sont déplacés, en nombre, aux deux
instituts de la faculté de médecine. Devant la rentrée de l'ISM, des dames
brandissaient des pancartes pour dénoncer l'"injustice" et exiger
"une intervention des hautes autorités pour sauver l'avenir de leurs
enfants". Les lauréats ont, également, adressé des correspondances à
toutes les instances concernées et en particulier au chef de l'exécutif local.