Le
conseil de l'exécutif de la wilaya, présidé par le wali Saci Ahmed Abdelhafid,
s'est réuni jeudi dernier pour discuter de l'ambitieux projet du nouveau pôle
urbain de Boudjemil (un site situé à l'ouest du Grand Tlemcen) dont l'étude a
été confiée au centre d'études et de réalisation en urbanisme (URBAT). Réunion
à laquelle les architectes et urbanistes des bureaux d'études de la wilaya ont
également participé. « Il est essentiel que tous les cadres de l'urbanisme et
bureaux d'études spécialisés dans ce domaine se rencontrent, qu'ils échangent
et perçoivent au mieux les opportunités et les enjeux de la future nouvelle
ville projetée au niveau du groupement des quatre communes de Tlemcen,
Mansourah, Chetouane et Beni-Mester afin de dégager, dans un horizon de cinq à
dix années, de nouvelles assiettes foncières pour l'édification des projets
d'habitat et équipements, sans avoir à toucher aux terres agricoles ; car
aujourd'hui, il nous est pratiquement impossible de dénicher le moindre espace
pour réaliser des logements et autres équipements socioéconomiques dans le Grand
Tlemcen », a d'emblée souligné au cours de son intervention devant le
secrétaire général de la wilaya, Amieur Mohamed, le vice-président de l'APW,
Aissat Mourad, les chefs de daïra et présidents des APC. Selon l'étude de
faisabilité présentée par les ingénieurs et architectes de l'URBAT, ce nouveau
groupement, doté de toutes les commodités utiles dans un environnement urbain
contemporain, aéré, végétalisé et multimodal, s'étale sur une superficie totale
de 3.300 hectares dont une superficie urbanisable de 2.583 hectares. La
capacité d'accueil du site qui ouvrira de nouveaux horizons aux questions
urbanistiques qui se posent avec acuité aujourd'hui, est de l'ordre de 100.000
logements et de 500.000 habitants. Il est également prévu de réaliser des
espaces de détente et de loisirs, une cité administrative, des boulevards de 40
mètres, une ceinture d'immeubles de haut standing, des programmes immobiliers
de logements et services et à l'activité économique et un ameublement urbain du
côté de l'autoroute Est-Ouest afin d'assurer plus d'attractivité à ce site.
Selon les éléments justificatifs de création de ce pôle urbain, le tracé de ce
grand espace rocheux et accidenté est basé sur des voies concentriques
traversées par des radiales tenant compte des contraintes naturelles
(déclivités, talwegs, crêtes?) et artificielles (servitudes eau, gaz,
électricité et télécommunication) existantes sur ce site. Dans ce contexte,
plusieurs avis et propositions ont été tour à tour émis sur ce futur pôle qui
suscite bien des inquiétudes et des interrogations parmi les architectes et
urbanistes invités à cette rencontre par le wali de Tlemcen à s'agréger à ce
futur ensemble. Pour les rassurer, le chef de l'exécutif de la wilaya a indiqué
: « L'URBAT a été mandaté à faire ce travail préliminaire pour étendre
spatialement le Grand Tlemcen. En conséquence, la nature des programmes
immobiliers à introduire viendra par la suite sous forme de plans d'occupation
et d'affectation du sol. Cela dit, cet espace doit assurer une cohérence urbaine
et apporter une réponse aux contraintes qui nous sont posées en matière
d'indisponibilité d'assiettes foncières pour la réalisation des différents
programmes d'habitat dans le Grand Tlemcen. C'est un pôle urbain stratégique
pour le développement urbain des villes de Tlemcen, Chetouane, et Mansourah,
mais il va falloir d'abord régler la problématique des terres agricoles et
privées contenues dans ce grand site. Il faut aussi bien clarifier
l'accessibilité à ce nouveau pôle au relief accidenté qui s'ajoute à l'armature
urbaine existante. L'aménagement de voiries doit assurer la fluidité de la
circulation et rendre cette nouvelle entité urbaine à la fois indépendante et
dépendante du vieux pôle urbain existant ».