Décidément, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) ne pourra
jamais contenter tout le monde. Sa dernière décision d'annuler les résultats du
concours de résidanat d'Oran 2015, suite à des accusations de fraude lancées
par des centaines de candidats recalés, qui avaient soutenu que les listes des
lauréats ont été traficotées au profit de certains candidats pistonnés, a
soulevé un tollé général et immédiat parmi les 500 désormais ex-lauréats de ce
concours. La réaction des lauréats ne s'est pas fait attendre. Des dizaines de
candidats retenus et leurs parents ont passé la nuit de jeudi à vendredi «à la
belle étoile» dans la faculté de médecine d'Oran pour dénoncer un «déni de
droit» et une «sanction collective» prise par la tutelle pour expédier le
dossier au lieu de sanctionner les responsables de la fraude. Ils dénoncent la
décision de la tutelle qui a mis tous les candidats dans le même sac tout en
traitant avec égards les fraudeurs». L'annulation du concours de résidanat
d'Oran apparaît comme un geste d'apaisement destiné à détourner le courroux des
candidats recalés qui ne manquent pas en réalité d'arguments pour démontrer que
les listes des lauréats ont été traficotées au profit de candidats pistonnés. «
Il y a eu une grande magouille dans ce concours. Des candidats au parcours
médiocre qui n'avaient même pas la moyenne pour s'inscrire dans la faculté de
médecine ont obtenu les premières places, alors que les meilleurs éléments et
les plus assidus ont été sacrifiés dans ce concours de résidanat », soutiennent
les candidats recalés. Les lauréats lésés, au nombre de 500, estiment que le
ministère de tutelle devait traiter le dossier au cas par cas au lieu
d'infliger une sanction collective à l'ensemble des lauréats. Des voix
s'élèvent pour exiger le limogeage immédiat de certains responsables de la
faculté de médecine, impliquées de près ou de loin dans le traficotage des
résultats du concours. Il est à rappeler que les deux commissions d'enquête,
dépêchées la semaine écoulée à la faculté de médecine d'Oran, n'auraient rien
trouvé d'« anormal », selon une source bien informée qui a voulu garder
l'anonymat. « Les enquêteurs sont revenus bredouilles à Alger. Ils n'ont trouvé
aucune preuve crédible pouvant étayer les accusations des candidats recalés qui
soutiennent que les résultats auraient été traficotés au profit de quelques
candidats pistonnés», soutient notre source. Des fuites orchestrées des
résultats de l'enquête avaient poussé les recalés à intenter une action en
justice contre la faculté de médecine et son recteur. Les recalés avaient
observé fin octobre un rassemblement à la faculté de médecine avec pour unique
revendication l'annulation des résultats de concours de résidanat 2015 et
l'organisation d'une deuxième session sous la supervision des inspecteurs du
ministère. Un mot d'ordre a été lancé sur les réseaux sociaux et
essentiellement sur facebook pour la
mobilisation des centaines de médecins internes recalés. Sur les 1.300
candidats qui se sont présentés les 17 et 18 octobre au concours de
résidanat 2015, près de 500 avaient été
retenus.