Le pavillon
national n'assure que 2% seulement du transport maritime de marchandises, le
reste, soit 98%, est assuré par des navires étrangers.
Le constat est
terrible. Selon Ibn El Boushaki, directeur de la marine marchande au ministère
des Transports, ?'la situation de la flotte nationale est ce quelle est, il y a
eu une période de désinvestissements, qui a agi à notre détriment'', a-t-il
déploré hier mercredi sur les ondes de la radio nationale. Pour autant, il a
annoncé la mise en place d'un programme de renforcement du pavillon national,
avec l'acquisition de six nouveaux navires, dont cinq pour CNAN-Nord et un pour
CNAN- Med. Par la suite, ?'on prévoit 18 navires marchands et un car-ferry de
grande capacité, et à ce moment-là, on escompte atteindre un taux de couverture
de 25% de nos échanges'', assure-t-il. Pour autant, les six navires
nouvellement acquis ne sont pas neufs, selon M. El Boushaki, et les autres font
partie d'une commande qui sera honorée vers 2019 dans des chantiers étrangers.
?'On escomptera d'ici 2019 une flotte totale de 27 navires, avec un financement
global de 17 milliards de dollars devant être assurés sous forme de montage par
le Fonds national de l'investissement (FNI)'', explique-t-il. Selon le
directeur de la marine marchande au ministère des Transports, 98% du transport
de marchandises par voie maritime sont assurés par des navires étrangers. Cette
situation de recours au pavillon étranger pour le transport de marchandises
coûte à l'Algérie près de quatre milliards de dollars chaque année. ?'C'est
pour cela que des mesures ont été prises pour renforcer le pavillon national'',
a-t-il ajouté, car en 1980, la CNAN comptait pas moins de 80 navires de
marchandises. Avec la nouvelle flotte prévue, l'Algérie va au moins couvrir 13%
de ses besoins, a affirmé M. El Boushaki, selon lequel un conseil
interministériel réservé au secteur des transports a décidé de ?'poursuivre le
processus d'acquisition d'autres navires, renforcer le pavillon national et
permettre aux entreprises maritimes de récupérer le transport de
marchandises'', outre la formation dans les instituts spécialisés, dont celui
de Bou-Ismaïl. Par ailleurs, le secteur des transports a été réorganisé en trois
grands groupes: groupe transports maritimes, groupe port et groupe transport de
voyageurs. ?'Ces groupes auront plus de prérogatives pour prendre en charge les
besoins futurs et renforcer le pavillon national des transports maritimes'', a
expliqué le directeur de la marine marchande au ministère des Transports, qui a
reconnu que sept navires ont été saisis dans plusieurs ports dans le monde. Il
s'est contenté de répondre que ?'l'affaire est en contentieux et confiée à
l'arbitrage international. Nous cherchons des solutions moins coûteuses pour
l'économie nationale''. Par ailleurs, M. El Boushaki a levé le voile sur le
lieu du futur grand port du centre du pays, qui sera implanté à El Hamdannia,
près de Cherchell, dans la wilaya de Tipasa. Le dossier de la finalisation des
études et de l'enveloppe financière ?'a été transféré au ministère des Travaux
publics», a-t-il précisé. Cette localisation de ce port du centre du pays sera
toutefois validée par le gouvernement, alors que ses capacités seront de six millions
de conteneurs, soit un trafic global de 40 millions de T et va traiter une
partie du trafic du port d'Alger, en plus du transbordement du trafic
international. La durée des travaux a été ramenée de 10 à sept ans, alors qu'il
aura une aire de 2.000 hectares. Quant au financement, il devrait être bouclé
par un tour de table qui devrait intégrer les investisseurs chinois et des
partenaires étrangers. Enfin, il a annoncé le développement des dessertes
maritimes, avec l'ouverture d'une nouvelle ligne pour le transport de voyageurs
qui reliera Oran à Aïn El-Turk dès l'été prochain avec la mise en service d'un
monocoque. En outre, il y aura également l'acquisition de quatre monocoques
pour les lignes d'Alger-est et Alger-ouest, toujours selon M. El Boushaki.