Le
cancer du sein vient en tête des cancers dans notre pays avec 11000 nouveaux
cas recensés par an (France 48000 cas), selon les chiffres livrés par
l'Institut national de santé publique (INSP) en avril dernier. D'une manière
générale, l'Algérie enregistre 130 nouveaux cas pour 100 000 personnes. «Une
prévalence qui n'est pas alarmante, comparativement à d'autres pays, mais qui
néanmoins place notre pays au milieu des classements en matière de progression
des cas de cancer», estiment les communicants de la journée scientifique
organisé avant-hier par l'association Errahma d'aide aux malades du cancer,
clôturant ainsi l'événement «octobre rose 2015» par une série de communications
et activités vouées à la sensibilisation sur cette pathologie. Le choix du mois
d'octobre n'est pas un hasard du calendrier, car ce mois est celui de la lutte
anti-cancer de par le monde. L'association Errahma, omniprésente sur le terrain
durant toute l'année, a initié des rencontres qui ont ciblé 1350 femmes à
Chabet el Ameur, 754 à Naciria et enfin 604 à Afir. Ces sorties ont permis d'abord
de casser un tabou, selon la présidente de l'association Mme Razi, car les
femmes ne voulaient en aucun cas parler de cancer et de surcroît de sein. Mais
le travail de proximité et la confiance établie, ajoutera la présidente, ont
créé un climat de confiance poussant les femmes à enfin parler du sujet.
Heureusement. Car sur une suspicion touchant une centaine de femme, les
médecins ont fait constat de 25 cas avérés nécessitant une prise en charge aux
hôpitaux de la capitale CPMC Mustapha, la polyclinique (Beau Fraisier )de Bab
el-Oued ou encore l'hôpital de Beni Messous. Invitée par une association de
Tizi Ouzou, Errahma a étendu des sorties vers la wilaya de Tizi Ouzou, plus
précisément au village Aït Outoudert Ouacif et Timeghrest où pas moins de 900 femmes
(cas suspectés ou avérés) ont subi des test de dépistage. Ces sorties ont
permis aux femmes rurales de bénéficier de mammographies et de tests
écho-mammaires. Une réalité, les femmes sont de plus en plus exposées à cette
maladie et les statistiques avancés par la santé publique sont là pour en
témoigner. Pour le Pr. Oukal, dont la communication avait pour thème le
dépistage du cancer du sein, «parler du cancer, s'informer, se mobiliser. Les
femmes, étant les premières concernées, peuvent apporter des témoignages,
convaincre une amie de se faire dépister, rencontrer d'autres femmes, redonner
de l'espoir et s'impliquer...». La politique est d'augmenter le taux de
participations des femmes aux dépistages. « Le mois d'octobre a été l'occasion
d'une nouvelle campagne de sensibilisation, le cancer du sein le plus fréquent
et le plus mortel chez la femme », soutient le Pr. Bouzid, ce qui nécessite un
combat permanent qui, pris à temps, se guérit de mieux en mieux.
L'homme
n'est guère à l'abri, des cancérologues avancent que la pathologie existe car
moins développés que ceux des femmes, les seins des hommes, constitués d'une
glande mammaire, sont eux aussi sujets aux risques de cancer, l'âge propice se
situe entre 60 et 80 ans. Ainsi, un homme sur 1.000 sera touché par ce cancer
au cours de sa vie. Un risque faible comparé à celui encouru par les femmes (1
sur 8 sera confrontée à la maladie) qui n'incite ni à l'organisation de larges
campagnes d'information ni à la réalisation d'études poussées pour mieux connaître
ce cancer. Enfin une gynécologue présente à la journée scientifique alertera
sur la présence de charlatans qui profitent de la détresse des malades pour
prodiguer toutes sortes « de remèdes miracles » qui s'avéreront désastreux,
voir mortels.