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DES ELECTIONS SOUS QUELLE SURVEILLANCE ?

par Moncef Wafi

Le chapitre le plus important du discours présidentiel sur la révision de la Constitution est, de l'avis de la classe politique nationale, celui de l'institution d'un mécanisme indépendant de surveillance des élections et l'élargissement du rôle de l'opposition parlementaire. L'annonce a été saluée aussi bien par les formations politiques du pouvoir que celles dites de l'opposition qui y ont vu un gage de garantie de Bouteflika concernant les prochaines échéances électorales.

Pour Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), elle constitue «un pas gigantesque» pour la démocratie en Algérie, au même titre que les autres annonces faites par le chef de l'Etat à l'occasion de la célébration du 61e anniversaire du 1er Novembre. Longtemps revendiquée par l'opposition, cette commission indépendante pour la surveillance des élections est dans l'absolu un acquis important en perspective des prochains rendez-vous avec les urnes. En théorie seulement puisque ce mécanisme a toujours existé, dans l'esprit du pouvoir en place, à travers les fameux comités de wilaya et de commune de surveillance des élections, composés d'un représentant de chaque parti politique agréé et d'un représentant de chaque candidat dûment mandatés censés veiller à la propreté des scrutins.

Pourtant, et à chaque élection, l'opposition a toujours dénoncé des fraudes massives orchestrées par l'Administration au profit des partis du pouvoir. Reste maintenant à savoir qu'elle sera la composante humaine et la structure qui doit accueillir cet organisme de surveillance.

Saadani, le SG du FLN, s'est prononcé, quant à lui, sur la question en donnant des indications sur la composante de la commission avec la présence «de personnalités indépendantes, de représentants de partis politiques et de la société civile» et que ses portes restent ouvertes devant les personnes intéressées. Le RND, quant à lui, a préféré ne pas trancher se contentant de préciser que sa composante «est soumise au débat et à l'enrichissement par tous». Pour Jil Jadid, elle devrait inclure des «personnalités indépendantes et compétentes». L'opposition en général considère cette instance comme une de ses revendications et sa concrétisation, une réponse de Bouteflika à ses attentes. Quoi qu'il en soit, et jusqu'à preuve du contraire, la proposition de Bouteflika a le mérite de relancer le jeu politique, de lui redonner de nouvelles règles pour peu que la réalité du terrain soit conforme à ses vœux.