Réagissant au message du président de la République, Ali Benflis,
président de Talaie El Hourriyet, a assuré, hier, dans un communiqué que «le
projet de révision constitutionnelle a commencé comme une réaction de panique
suscitée par la peur de la contagion des révolutions arabes et s'est
transformé, au fil du temps, en manœuvre purement politicienne, visant à
divertir l'attention des véritables défis actuels qui ont pour noms : une
impasse politique totale et une crise de régime manifeste».
Benflis affirme que sa position sur la question n'a pas changé et
que l'annonce «n'a pas d'autre dessein inavoué que de donner un second souffle
à cette manœuvre dilatoire et à cette entreprise de diversion qui durent,
depuis près de quatre ans». Et d'argumenter qu' «aucun développement nouveau
n'est intervenu pour m'amener à réviser mon opinion et à changer d'attitude à
l'égard de ce projet». Un projet, «destiné, essentiellement, à assurer la
pérennité du régime politique en place, en dépit de tous ses échecs et de tous
les torts qu'il a causés et cause, encore, au pays, et non à offrir des
perspectives de règlement à la crise globale dont toute la Nation subit, au
quotidien, les retombées dommageables du fait d'un système politique, devenu
synonyme de stagnation, d'immobilisation et de défaillance», ajoute le même
communiqué. Pour Benflis, «le mal profond dont souffre le pays n'est pas dans
sa Constitution mais, bel et bien, dans son régime politique». Et d'assurer que
«la nouvelle Constitution dont le pays a besoin devra être l'œuvre
d'institutions légitimes, représentatives et dûment mandatées par le peuple
souverain, de même qu'elle devra nécessairement, s'inscrire dans le cadre du
traitement et du règlement global de cette crise de régime et à travers
l'ouverture d'un processus de transition démocratique qu'il est, dans l'intérêt
vital du pays, de ne plus différer». Benflis conclut en soulignant que
l'Algérie a besoin, plus que tout, d'une démocratie non faussée.