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S'exprimant en
marge d'une cérémonie organisée samedi dernier par les architectes à
Constantine, la présidente du Comité local de l'ordre des architectes (CLOA),
Mme Djeradi Lamia, nous a révélé que vingt-deux (22) bureaux d'architecture
étrangers qui ont créé des groupements d'architectes avec des professionnels
algériens pour exercer dans le pays ont demandé à l'Ordre des architectes
algériens de leur délivrer un agrément «précaire et révocable», pour pouvoir
exercer leur métier.
Parmi ces architectes étrangers, figurent ceux qui font partie des groupements qui sont en charge du programme de restauration des sites et des monuments de la vieille ville de Constantine, programme comprenant, entre autres, 14 mosquées qui comptent parmi les plus vieilles de Constantine, et une zaouïa à restaurer, mais dont les chantiers sont actuellement à l'arrêt depuis le 4 novembre 2014, par manque justement de ce fameux agrément délivré par le Conseil national des architectes algériens. Mais d'après notre interlocutrice, le Conseil national des architectes a opposé une fin de non-recevoir à cette demande. «Et cela pour deux raisons, a-t-elle expliqué: d'une part, ces architectes se cachent derrière le chef de file, l'architecte local, pour obtenir les marchés et pouvoir transférer 80% du coût de l'étude en devises fortes. Or, indique Mme Djeradi, il arrive parfois que le montant de l'étude dépasse de loin celui de la réalisation du projet lui-même et cela pose le problème du transfert des devises que le gouvernement cherche maintenant à limiter, compte tenu de la baisse drastique des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux et la crise économique qui en résulte». Ces architectes étrangers, a poursuivi notre interlocutrice, sont entrés au pays «avec un simple visa touristique et sans passer par un concours international, et ils doivent donc, selon les lois du pays, être en possession d'une carte professionnelle, un permis de travail et enfin d'un visa d'affaire ou de travail en bonne et due forme pour pouvoir exercer en Algérie et procéder légalement au transfert de devises». Secundo, le Conseil national des architectes a exigé de ces architectes étrangers de lui fournir un dossier complet pour pouvoir examiner les documents scientifiques officiels (diplômes) qu'ils détiennent. Et Mme Djeradi d'évoquer le cas d'un architecte italien en charge d'un projet à Alger qui a été poursuivi en justice par le Conseil des architectes pour exercice illégal de la profession d'architecte en Algérie. «Cet architecte étranger a écopé de deux années de prison ferme», a-t-elle indiqué. La cérémonie en question a été organisée donc par le Conseil national de l'ordre des architectes (CNOA) dans la grande salle de conférences de l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader de Constantine, à laquelle ont assisté tous les membres du CNOA et les autorités, et a consisté en la prestation de serment de respect de la déontologie faite par 400 architectes, en fin de stage, venant de 10 wilayas de l'Est. A la fin de la cérémonie, le président du Conseil national des architectes, M. Chorfi, a rappelé de son côté que la majorité des cas dont a eu à connaître la justice algérienne dans le domaine de la construction concernent le défaut de permis de construire que les constructeurs négligent de se faire délivrer avant de lancer le chantier. Evoquant l'assainissement du tableau de l'ordre, M. Chorfi a affirmé également que, après ce lifting fait, ce tableau est passé de 16.000 à 7.000 membres aujourd'hui. |
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