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Dès sa mise en place par les CES de six pays de la Ligue arabe, la
nouvelle instance a tenu à partager équitablement ses missions «entre le
Maghreb et le Machrek».
Si la première présidence de la Ligue des CES arabes et instances similaires a échu à l'Algérie en la personne du président de son CNES, Mohamed Seghir Babes, sa vice-présidence a été accordée à Roger Nasnas, président du CES du Liban. Le choix de Nasnas est pour marquer un équilibre entre le Maghreb et le Machrek. «Tout a été voté à l'unanimité par les responsables des délégations présentes, et selon les règles d'usage internationales dans pareils cas, étant donné que le siège de la Ligue est à Alger, le poste de secrétaire général sera aussi occupé par l'Algérie», a déclaré Babes dans l'après-midi du vendredi, premier jour des travaux de la mise en place de cette nouvelle instance arabe qui se sont déroulés au Palais des nations, Club des pins et ont pris fin hier. L'unanimité dont parle le président de la Ligue a été exprimée jeudi soir lors d'une réunion qui a regroupé ses membres à l'hôtel El Djazaïr d'Alger. Aujourd'hui, c'est le Conseil d'administration de la Ligue qui a tenu sa première réunion en présence de son président, son vice-président et son SG «pour trancher des questions techniques et administratives», précisera Babes. La feuille de route de la Ligue débattue et adoptée hier devra couvrir les deux années de la présidence algérienne. Babes expliquera qu'elle doit définir les contours de la coordination entre les pays membres, entre les CES arabes et les acteurs intermédiaires ou l'ensemble des partenaires sociaux ainsi que la coopération à l'international entre autres avec le CES européen et les institutions similaires à travers le monde. «Nous voulons être ce trait d'union dans le monde arabe, nous devons faire valoir nos capacités à animer cet espace au niveau du monde arabe», a-t-il souligné. Il recommandera aussi à la Ligue d'engager une réflexion autour des défis majeurs mondiaux et de formuler des propositions en tant qu'espace institutionnel devant coopérer avec les instances onusiennes. Babes notera que l'Algérie, au titre de son adhésion à l'ECOSOC (CES des Nations Unies) en septembre dernier, s'attellera à faire de la Ligue «un espace spécialisé qui permettra aux voix des sociétés civiles de se faire entendre et pouvoir participer dans l'élaboration des politiques économiques et sociales mondiales notamment dans le cadre de l'agenda onusien post 2015 et jusqu'à 2030». Il fera l'annonce de la tenue en 2016 à Alger «d'une rencontre de haut niveau des CES du monde pour réfléchir sur les changements radicaux des missions des ligues et associations économiques et sociales pour pouvoir influer sur les décisions politiques». Le président évoquera «le conflit syrien, des sociétés qui ont explosé et des Etats qui vont vers le déclin». Il exhorte les pays membres fondateurs de la Ligue des CES arabes à réfléchir «ensemble et sereinement pour impliquer les sociétés civiles dans le règlement des problèmes socio-économiques des peuples arabes». Le directeur général de l'OAT (Organisation arabe du travail) indiquera entre autres problématiques posées au monde arabe, celle de la migration clandestine. «Avant, nos ressortissants émigraient pour chercher du travail, aujourd'hui, il y a une importante migration pour chercher à sauver leur vie et avoir l'asile», dira Faiz Ali El Metiri. Il promettra à la Ligue des CES arabes «un appui sûr et un soutien » de l'organisation qu'il préside. Notons qu'à l'ouverture des travaux de la première journée, l'assistance relèvera « un petit couac protocolaire» qui a quelque peu irrité le DG de l'OAT jusqu'à le pousser à quitter la salle en même temps que Ahmed Mohamed Lokmane, ancien DG de la même institution et invité d'honneur de l'Algérie. Ce jour-là, la tribune était occupée par deux Algériens, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et le président du CNES. Selon les usages protocolaires universels, le DG de l'OAT devait aussi y être. Simple oubli et inattention des organisateurs ? Certainement puisque le DG de l'OAT est revenu dans l'après-midi pour être à la tribune aux côtés de Babes qui, contrairement à la matinée, était bien moins fatigué. Faiz Ali El Metiri semble avoir compris que son retrait des travaux a été une maladresse. Il ne parlera publiquement ni du couac ni de cet impair mais tiendra avec insistance à s'en excuser. «Je présente mes excuses personnelles au président et à l'assistance, je le fais en tant que El Metiri, parce que l'OAT a ses usages en tant qu'instance onusienne(?)». |
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