Le
SG du FLN, M Amar Saadani, a beau lancer d'une voix sûre du haut d'une tribune,
que l'ère de la «chkara» est révolue et que le FLN sera majoritaire au Sénat à
l'issue des élections de renouvellement de ses membres à la fin du mois de
décembre 2015 ; le fauteuil sénatorial ira fatalement à celui qui mettra le
prix fort. Le pari du SG du FLN est difficile à tenir sur plusieurs plans,
surtout lorsqu'on sait pertinemment que le fauteuil sénatorial n'a jamais obéi
à aucune logique politique, ou logique arithmétique qui placerait effectivement
le FLN en haut de la pyramide du collège électoral qui devrait trancher dans le
vote en question. En d'autres termes, les élus locaux où le FLN compte le plus
grand nombre par rapport aux autres formations rivales. Hélas, ces joutes
électorales ne tiennent aucunement compte de toutes ces considérations. Lors du
comptage des voix, par le passé, on s'est toujours rendu à l'évidence que la
surprise n'a jamais manqué le rendez-vous. Au bout, il y a toujours eu des
défections parmi les élus d'un même parti, le FLN ou autre. Au bout, on a
toujours constaté que la consigne de vote est laissée au pas de l'isoloir. Une
fois seul, l'élu votera en faveur du candidat qui l'arrange le mieux, sans
états d'âme et sans aucune considération pour la discipline partisane. Combien
de candidats ont été désagréablement surpris de comptabiliser moins de voix que
le nombre des élus qui siègent à leurs côtés sous la même couleur politique !
Dans les coulisses, les candidats aisés sur le plan financier ont engagé la
course à l'achat des voix des petits élus qui trouvent là une occasion
inespérée pour se remplir les poches. Parfois, le marchandage des voix est
négocié par les hauts responsables de (petits) partis eux-mêmes. Convaincus de
leur échec à ces élections, ces partis négocient leurs voix pas spécialement à
coup de dinars mais à raison de postes de responsabilités au sein des
assemblées locales. Bien sûr, les faits relèvent des expériences passées et
rien n'est encore totalement joué, il se pourrait même qu'on ait trouvé une
astuce «géniale» pour éviter cette kermesse, et le tout reste donc à vérifier
le jour «J».
Sur
un autre plan, purement politique celui-là, si le FLN gagne la majorité au
Sénat, comme le soutient en toute logique arithmétique M. Amar Saadani, c'est
tout l'exercice parlementaire qui s'en trouvera déséquilibré. Car, ayant déjà
une majorité confortable à l'APN, et avec une autre au Sénat, c'est l'une des
deux chambres qui sera de trop. Car, elle n'aura absolument rien à faire,
particulièrement la chambre haute. Cette dernière ne pourra qu'approuver les
textes législatifs qui lui seront soumis, sans aucune marge de manœuvre pour
jouer son rôle de contrôleur des lois passées par les députés. La majorité ici
et là, partout, c'est le multipartisme qu'on viendrait à renier si jamais
pareils contours prenaient forme. Et qui se risquerait à opérer ouvertement ce
retour vers le passé ?!