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Après avoir
confié l'aménagement d'Oued El Harrach à une entreprise sud-coréenne en
partenariat avec des entreprises publiques et privées algériennes, les
autorités du pays comptent léguer la gestion des déchets de deux grandes villes
du pays, à savoir Blida et Bordj Bou Arreridj, à la Corée. Un deuxième pas qui
permettra à la partie sud-coréenne d'élargir son champ de coopération même à la
dépollution industrielle, la gestion du littoral ainsi que d'autres segments.
La délégation sud-coréenne, représentée par le ministre de l'Environnement de Corée du Sud, Park Kwang Suk, a exposé, hier, lors d'un forum algéro-coréen sur l'environnement et l'eau, à l'hôtel El Djazair, un master plan pour l'amélioration de la gestion des déchets ménagers à Bordj Bou Arreridj et Blida. Un état des lieux a été brossé dans ce master-plan, démontrant qu'à Blida par exemple, le taux des matières organiques a diminué, passant de 67% à 55,6%, et ce de 2007 à 2015. Mais, le taux de papier en carton a augmenté, passant de 9% à 21,1%. Les coréens ont relevé dans la présentation de l'étude réalisée par le consultant Youcef Kehila, que le taux d'humidité dépasse les 50%, ce qui influe sur le pouvoir calorifique. Les Coréens et le consultant recommandent, dans ce sens, d'instaurer le tri à la source, afin de capter les gisements de déchets recyclables. Au-delà du constat fait par tous les citoyens sur l'état actuel des choses, dépôt sauvages des ordures, insuffisance de conteneurs, absence d'installations d'évacuation, mélange des déchets d'activités de soins avec les déchets ménagers, les Coréens ont évoqué dans le master-plan nos faiblesses en moyens humains et matériels. Alors que la quantité de déchets augmente chaque année, le nombre d'employés, dans le cas de la wilaya de Blida, a diminué de 442 employés en 2011 à 388 employés en 2014, soit une baisse de 12%. C'est clair, l'effectif chargé de la gestion des déchets ne corrèle pas avec la quantité des déchets qui ne cesse d'augmenter. Idem pour les moyens matériels, où le nombre de véhicules en panne est plus important que celui des véhicules en service. Un taux de défaut estimé à 32%. À Noter, en outre, que 39% des véhicules sont vétustes et dépassent largement les 10 ans. Selon l'étude, la wilaya de Bordj Bou Arreridj fait mieux, avec une diminution considérable du taux de matières organiques, par rapport aux autres villes d'Algérie. Et avec un taux de matières recyclables (plastique, papier, métaux) qui est en nette augmentation. «Il est au-dessus de la moyenne nationale estimée à 40%». Pour les Coréens, cette mauvaise gestion n'est pas fatale puisque des solutions existent. Le ministre de l'Environnement de la Corée du sud a précisé que son pays a connu une situation pareille dans les années 90, mais en 10 ans, et après la création de l'office de gestion des sites d'enfouissement et après avoir produit de l'électricité à partir des biogaz, la Corée a pu transformer dès 2010 ses déchets en ressources. Le ministre Coréen s'est dit disposé, gouvernement et entreprises, à aider l'Algérie à surmonter ce problème et transformer les déchets en ressources, notamment en matière de recyclage. Les Coréens ont présenté devant les cadres du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, un modèle de gestion des déchets dans le cadre du programme «bas carbone et croissance verte» déjà expérimenté dans leur pays. Ils ont présenté des solutions complètes dans le traitement et la transformation en ressources des déchets selon des techniques innovantes. Des techniques allant du traitement des déchets, à leur incinération et gazéification, jusqu'à la technique de collecte autonomique des déchets. En ce qui concerne la pré-collecte des déchets, les Coréens recommandent une amélioration des dispositifs, la communication auprès de la population et, l'élément clé, la surveillance et la sanction. Le secrétaire général du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, M. Hadj Belkateb a annoncé dans la foulée que les travaux d'aménagement et de dépollution d'Oued El Harrach, confiés à une entreprise coréenne en partenariat avec une entreprise algérienne, seront achevés en juin 2016. Faut-il le rappeler, l'enveloppe consacrée à la dépollution d'Oued El Harrach tourne autour de 36 milliards de dinars. |
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