Les
importations des fruits et légumes frais ont sévèrement reculé depuis le début
de l'année 2015 à Oran par rapport à l'année précédente, a-t-on appris hier
auprès du directeur du marché de gros des fruits et légumes de la wilaya
d'Oran, M. Belarbi Tahar. Le volume des importations des fruits et légumes a
ainsi baissé de 9.000 tonnes en l'espace de trois trimestres avec une moyenne
de 1.000 tonnes par mois. «Nous constatons depuis le début de l'année une chute
sévère du volume des importations des fruits et légumes frais au marché de gros
d'El-Kerma. Certains fruits exotiques comme les kiwis et les ananas ont pratiquement
désertés les étalages des mandataires, alors que d'autres sont exposés à des
quantités infimes qui ne peuvent même pas être comptabilisés par nos services.
Ce recul des importations des fruits et légumes frais n'a pas causé des
conséquences fâcheuses sur le marché. Bien au contraire, cette baisse du volume
des produits importés a été récompensée par une production locale plus
abondante et à des prix meilleurs», affirme notre source. Le directeur du
marché de gros d'El-Kerma avoue même que certains opérateurs importaient
n'importe quoi et à n'importe quel prix. Il donne ainsi l'exemple des oranges
et du poivron jaune qui étaient souvent importés en grandes quantités et dont
une bonne partie finissait dans les poubelles.
Cette chute du
volume des importations des fruits et légumes frais est due essentiellement aux
restrictions imposées au commerce extérieur par le gouvernement dans le but de
réduire la facture des importations qui a triplé en l'espace de quelques années
pour atteindre les 60 milliards de dollars. L'Algérie a importé des fruits et
légumes frais pour un milliard de dollars en 2014. Des plus basiques comme
l'oignon ou la pomme de terre au plus «exotiques» comme la goyave ou le kiwi,
en passant par les légumes secs (haricots, lentilles?), une grande partie des
«verdures» que nous consommons proviennent de l'étranger et essentiellement
d'Espagne et du Maroc. Il est à rappeler que les importations de l'Algérie se
sont établies, en 2014, à 58,33 milliards de dollars, selon le fichier détaillé
du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des douanes.
L'Algérie a dépensé en 2014 plus de 11,5 milliards de dollars pour nourrir sa
population, selon les données disponibles, soit environ 20% de la facture
globale des importations. Les produits de base, souvent subventionnés par
l'État, représentent une part importante de l'approvisionnement extérieur.