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TIZI OUZOU- Baptisation de la maison de la presse : la décision de Grine qualifiée d'«unilatérale»

par Naït-Ali H.



Réagissant à la décision annoncée du ministre de la Communication, Hamid Grine, de baptiser la future maison de la presse au nom de Malik Aït Aoudia, l'Association des journalistes et correspondants de la wilaya de Tizi Ouzou (AJCTO) a dénoncé, mercredi dernier, le caractère unilatéral de la décision.

En effet, à l'issue d'une assemblée générale extraordinaire (AGE) tenue à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, l'AJCTO a rendu publique une déclaration dans laquelle il est mentionné que «surpris et indignés par la démarche unilatérale du ministre de la Communication qui a pris l'initiative de baptiser la maison de la presse de Tizi Ouzou sans la moindre concertation avec la presse locale, première concernée par cet édifice, nous, journalistes et correspondants de Tizi Ouzou, dénonçons énergiquement cette politique de fait accompli qui n'est dans l'intérêt de personne». Les journalistes et correspondants de la wilaya de Tizi Ouzou ont tenu dans la même déclaration à souligner que «nous n'avons rien contre notre confrère décédé récemment suite à une maladie. Bien au contraire, nous lui rendons tous les hommages qu'il mérite. A ceux qui nous disent que notre défunt confrère était un journaliste de grande envergure pour justifier le refus de surseoir à cette décision, nous leur rétorquons que cette grande envergure fait de son nom un meilleur candidat pour une institution nationale ou même internationale, au lieu d'un édifice local». Mais ils contestent seulement le fait accompli adopté dans cette baptisation par la tutelle ministérielle sans la moindre concertation de leur représentation professionnelle, AJCTO, et ce, contrairement aux engagements pris par le même ministre lors de sa dernière visite du chantier de cette maison de la presse.

L'AJCTO souligne dans le même document que ?'pour la maison de la presse de Tizi Ouzou, nous rappelons que sa réalisation a été, depuis plus de vingt ans, un des vœux les plus chers des journalistes de la région dont certains ne sont plus parmi nous parce que, tout simplement, lâchement assassinés durant les années 1990'' et c'est par devoir de mémoire à leurs défunts confrères que l'AJCTO «a proposé de la baptiser sous le nom «la maison des Martyrs de la presse», c'est avant tout par devoir de mémoire à ces victimes sans distinction aucune». Dans la même déclaration, les rédacteurs ont relevé, également, que la procédure légale régissant les baptisations n'a pas été respectée car «la commission en charge de cette question ne s'est réunie que le lundi 12 octobre 2015, alors que le ministre de la Communication a pris sa décision et l'a rendue publique longtemps auparavant». Pour l'AJCTO, «cela montre qu'il s'agit tout simplement d'une décision politique qui vise à effacer la mémoire des martyrs de la presse nationale, en contradiction totale avec les discours développés jusque-là par les responsables du secteur de la communication, au sujet de la liberté de la presse et le respect voué aux femmes et aux hommes de cette presse». Il est à noter que les journalistes et correspondants de la wilaya de Tizi Ouzou comptent marquer l'inauguration de cette maison de la presse, prévue le 22 octobre prochain, par un rassemblement de protestation sur les lieux juste à l'arrivée du ministre pour exprimer leur colère à ce qu'ils qualifient de mépris à leur égard.