Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

En attendant l'importation d'un nouveau lot de vaches : 41 millions de litres de lait cru collectés depuis le début de l'année

par J. Boukraa

Malgré les faibles capacités locales de transformation et les différents problèmes que rencontrent les producteurs, la filière lait connaît une sensible et constante évolution en matière de production à Oran. Selon le président de la chambre de l'agriculture de la wilaya d'Oran, 41 millions de litres de lait ont été collectés cette année, alors qu'il n'y a pas longtemps, la collecte ne dépassait pas les 22 millions de litres. A Oran, près de 22.000 vaches ont été recensées dont plus de 8.000 laitières. Le cheptel est constitué de 2 races de vaches laitières : la race laitière hautement productive, importée principalement des pays d'Europe, et la race locale, peu productive, présente dans les régions montagneuses et prisée surtout pour sa rusticité. Pour les vaches laitières, la production moyenne d'une vache est de 15 litres de lait/jour. Toutefois, la difficulté de la collecte du lait cru réside, aussi, dans la localisation des laiteries par rapport aux élevages et à l'habitude acquise par certains transformateurs de recourir systématiquement à la poudre de lait. Plusieurs mesures ont été introduites par l'Etat pour encourager la collecte du lait. Pour inciter les transformateurs à intégrer le lait cru, une prime est octroyée, en plus de la prime d'incitation déjà en vigueur, aux collecteurs de lait cru. Le but de ces mesures est de réduire la facture des importations du lait en poudre. Dans le cadre du programme de réhabilitation de la filière lait, élaboré par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, près de 800 vaches laitières ont été importées, il y a quelques mois, d'Allemagne et de France. Le but est d'encourager le développement de la production locale de lait et sa collecte à travers 3 principaux programmes, à savoir la promotion de la collecte du lait cru, l'incitation à la réalisation de mini laiteries et, enfin, le développement de la production de lait cru par la promotion de l'insémination et celle de l'investissement à la ferme. Outre l'insuffisance d'unités de transformation, la filière est confrontée à la non-disponibilité du fourrage vert, la faiblesse de la diversification des aliments de bétail, limités au fourrage concentré et aux herbes sèches. Pour booster la filière du lait, la direction des services agricoles de la wilaya d'Oran a pris toutes les mesures nécessaires pour consacrer 2.000 ha au niveau de la plaine de M'léta au fourrage vert. Cette action vient à point nommé puisqu'il est prévu l'importation d'un lot de vaches laitières prochainement. Les eaux traitées de la station d'épuration et de traitement des eaux usées (STEP) du groupement d'Oran seront utilisées dans l'irrigation agricole de la plaine de M'léta située au sud de la wilaya et qui comporte les deux communes de Tafraoui et Oued Tlélat. Selon un spécialiste, «l'implantation de véritables bassins laitiers est possible.

Elle ne peut être envisagée sans la diversification des différentes cultures fourragères. Elle se traduirait par l'installation de cultures à haut rendement et à valeur alimentaire optimale. L'alimentation en vert est obligatoire pour un tel élevage». Toutefois, les mesures du gouvernement ne semblent pas avoir produit les résultats escomptés au niveau de certaines régions.