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Intervenant lors du Secrétariat national chargé de la Prospective,
des Etudes et de la Formation de Talaie El Hourriyet, Ali Benflis a estimé que
«l'ambition» qui mobilise sa formation politique «est de bâtir un parti
moderne». «C'est une ambition forte ; c'est une ambition permanente», a-t-il
déclaré revendiquant «pour le pays tout entier l'entrée dans la modernité
politique, économique et sociale». Le parti de Benflis affirme vouloir «rompre
avec tous ces archaïsmes politiques, avec ces méthodes d'actions et de
comportements politiques désuets et avec ces mentalités et ces cultures politiques
qui nourrissent la régression dans toutes les formes qu'elle a prises dans la
société algérienne».
Talaie El Hourriyet va donc rassembler en son sein «les véritables vecteurs de la modernité» parmi les «jeunes» et les «femmes» qui «sont les véritables richesses de notre parti». Le «projet politique modernisateur» du parti concerne aussi «la rénovation économique et des indispensables réformes sociales par lesquelles devra nécessairement passer l'épanouissement de notre société (?) ouverte sur son époque et sur son environnement mondial». Pour Benflis, «la fraude a gangrené notre système politique» qui ne laisse pas de place à la citoyenneté, à la souveraineté populaire et aux droits civiques et politiques. L'ancien chef de gouvernement a appelé les membres du Secrétariat national chargé de la Prospective, des Etudes et de la Formation à «constituer le pôle de réflexion du parti, sa principale source d'inspiration et le moteur qui le mettra en position d'être cette force de proposition et d'initiative qu'il aspire à être». «Nous sommes le premier parti politique à s'être doté d'une instance comme la vôtre. Et ce n'est pas sans raison. Vous connaissez tous les méandres dans lesquels s'est fourvoyée ou a été fourvoyée la pratique politique dans notre pays», dit-il. «La politique est faite de visions, d'idées et de projets. Et qui mieux que vous, représentants de l'élite intellectuelle de notre parti, pour donner un contenu à ces visions, une force de persuasion à ces idées et une crédibilité à ces projets ?», affirme encore M. Benflis. Revenant sur l'analyse qu'il fait de la situation politique, Benflis estime que «notre pays vit une crise de régime dans laquelle la vacance du pouvoir constitue le point nodal». «Cette vacance du pouvoir prive le pays du chef et du centre de décision unique dont il a besoin en ces temps de multiplication des enjeux et des défis ; elle met les institutions et l'administration publique en situation de quasi-cessation d'activités ; elle crée un vide que des forces extra-constitutionnelles s'empressent de combler en s'emparant du même coup du centre de la décision nationale qu'elles s'emploient à mettre au service d'intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général et de l'intérêt national lui-même». Commentant les explications de la Présidence de la république sur les changements opérés au DRS, Benflis considère qu'il s'agit d'un «leurre». «S'obstiner à vouloir faire passer les changements intervenus dans le haut commandement de l'ANP pour une restructuration alors que tout le monde a pu constater qu'il ne s'agissait en tout et pour tout que d'un transfert de prérogatives d'un commandement à un autre, relève d'une leurre politique dont personne n'est dupe. Présenter ces changements comme s'inscrivant dans le cadre de réformes politiques plus vastes participe d'une véritable entreprise de mystification tant chacun sait que l'obsession du régime politique, en ces moments, n'est pas dans le changement mais dans la survie et qu'il n'a pas l'esprit aux réformes mais à la préservation du statu quo à tout prix.» Il considère que le discours officiel sur «les ennemis de l'Algérie à l'intérieur comme à l'extérieur de nos frontières» c'est de la «paranoïa» des «autocraties finissantes» qui «voient des ennemis partout alors même qu'elles représentent elles-mêmes le péril le plus sérieux pour leurs Etats et leurs sociétés qu'elles empêchent par tous les moyens de prendre le chemin des changements et des réformes indispensables». «Si des ennemis de l'Algérie existent à l'intérieur et à l'extérieur du pays, notre peuple a le droit de connaître leurs identités. Qu'on les lui fasse connaître à haute et intelligible voix pour le mobiliser et le préparer à leur faire face», a-t-il déclaré. Concernant le volet économique, Ali Benflis s'interroge «s'il est normal que quinze longs mois depuis le déclenchement de cette crise, le pays soit toujours dépourvu d'une stratégie anti-crise cohérente, globale, lisible et visible par tous ?» «Est-il normal que la loi de finance complémentaire pour l'année 2015 n'ait été qu'un coup à blanc et que la loi de finance ordinaire pour l'année 2016 ?à ce que j'en ai lu- soit un deuxième coup à blanc alors que nous savons tous que le mal profond qui ronge l'économie nationale n'est pas seulement dans le déséquilibre des comptes publics mais aussi et surtout dans ces réformes structurelles dont le pouvoir politique a ignoré superbement l'impérieuse nécessité au temps béni de l'opulence financière ?» Ali Benflis attend que «toutes ces problématiques» soient au «centre» des «préoccupations» de cette instance à qui il demande de «n'épargner aucun effort et à ne lésiner sur aucun moyen lorsqu'il s'agit de la formation politique de nos militantes et de nos militants». |
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