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En
Algérie, encore plus à Aïn-Temouchent, l'autisme est une maladie encore trop
méconnue du grand public et pourtant elle frappe de plein fouet de nombreuses
familles livrées à elles-mêmes qui se retrouvent dans le désarroi le plus
total, à cause d'une absence de prise en charge spécialisée. L'autisme se
définit comme un désordre neurologique qui altère gravement la communication
entraînant un handicap dans l'interaction de l'enfant avec son entourage, d'où
son incapacité à développer des relations, un retard dans l'acquisition du
langage, jeux répétitifs et stéréotypés. L'autisme ne se guérit pas, mais une
éducation structurée et des soins adaptés permettent d'en diminuer les
symptômes, d'apprendre à vivre et grandir parmi les autres. Comme l'explique si
bien ce pédiatre : « On ne peut pas traiter l'autisme définitivement.
Toutefois, des études scientifiques ont démontré qu'un accompagnement et une
prise en charge individualisée augmentent significativement les possibilités
relationnelles et les capacités d'interaction sociale, le degré d'autonomie et
de langage pour les enfants atteints de ce handicap ». Ajoutant que « le
traitement repose sur la psychothérapie avec une prise en charge
institutionnelle, éducative et pédagogique qui doit être précoce et structurée
dès l'âge de deux ans ». La thérapie la plus utilisée aujourd'hui dans le monde
est la méthode ABA (Analyse comportementale appliquée). Dans la wilaya
d'Aïn-Temouchent, les statistiques indiquent que 81 personnes, essentiellement
des enfants, sont atteintes d'autisme et le manque de structures spécialisées
se fait cruellement ressentir. Les parents d'enfants autistes sont confrontés
au problème de la prise en charge, ce qui suscite chez eux un terrible
découragement et un sentiment d'abandon. L'Association de prise en charge des
enfants autistes d'Aïn-Temouchent (APCEA) tente de se mobiliser pour attirer
l'attention des pouvoirs publics et du public sur ce trouble qui mine la vie de
nombreuses familles. L'APCEA initie des campagnes de sensibilisation pour la
réalisation d'une institution ou centre spécialisé dans la prise en charge de
l'autisme. Un autre appel vient d'être lancé après celui de la rencontre sur
l'évaluation des compétences de l'enfant autiste, organisée à Aïn-Temouchent le
02 avril dernier, et qui avait rassemblé des pédopsychiatres, des
orthophonistes, des pédiatres et des parents d'enfants autistes.