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Le RCD : Une « constitution consensuelle » après une présidentielle anticipée

par R.N.

Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a plaidé hier à Alger pour une «rationalisation» des dépenses de l'Etat en raison de la conjoncture économique actuelle difficile. Abordant la conjoncture économique actuelle marquée par une crise pétrolière mondiale, M. Belabbas a plaidé, lors du forum du journal Liberté, pour une «rationalisation» des dépenses étatiques et suggéré, entre autres mesures pour y faire face, «la réduction des départements ministériels» et la lutte contre «le gaspillage des deniers publics».

Par ailleurs, il a appelé à procéder par «priorité» s'agissant des subventions étatiques des produits de première nécessité, de sorte à ce qu'elles profitent aux couches «les plus défavorisées» de la société.

Aux yeux de l'hôte du quotidien, il ne s'agit pas tant d'une crise «économique» que d'une crise «financière» dans la mesure où la première a toujours existé dès lors que «le pouvoir n'a jamais pu asseoir une économie productive». Interrogé sur la révision constitutionnelle, M. Belabbas a plaidé pour une «Constitution consensuelle» qui interviendrait à l'issue d'une élection présidentielle «anticipée libre et indépendante» avec comme condition essentielle, «l'institutionnalisation» d'une commission indépendante de surveillance et de contrôle du scrutin. Interpellé sur la relative absence sur la scène politique de la Coordination nationale pour la transition et les libertés démocratiques (CNTLD), M. Belabbas a reconnu une «décroissance» conjoncturelle du rythme de cette structure étant donné que la période actuelle est mise à profit pour le «débat» sur les questions engageant l'avenir du pays, a-t-il expliqué. Pour autant, il n'en qualifie pas moins l'initiative de la CNTLD comme étant une «réussite» dans la mesure où, c'est «la première fois qu'il y a un document considéré comme une référence par l'opposition», argumente-t-il en référence à la plateforme de Zeralda de juin 2014. Informant de la tenue hier après-midi d'une réunion de cette instance, il a, néanmoins, relevé la nécessité de favoriser les actions de terrain pour une «meilleure mobilisation», dont l'organisation de marches populaires à travers le territoire national, «y compris dans la capitale».

Le président du RCD s'est félicité, à ce propos, de «l'écho positif» suscité par la marche qu'il a initiée le 3 octobre courant dans la ville de Tizi-Ouzou pour dénoncer «l'austérité et l'exclusion» économiques qui «pénalisent la capitale des Genêts» et ce, «depuis des décades mais plus particulièrement ces derniers temps», a-t-il déploré. S'agissant du dialogue CNTLD-Pouvoir, le dirigeant du parti a estimé que ce dernier «est en train de gagner du temps au moment où il gagnerait mieux à lancer le dialogue auquel la coordination appelle» et ce, dans la perspective de la concrétisation de la transition souhaitée et dont le «modus-operandi se trouve dans la plate-forme de Zeralda». S'exprimant au sujet de la récente sortie médiatique de Madani Mezrag sur la chaîne de télévision El Watan TV, l'hôte du quotidien a conseillé de «ne pas suivre ce genre de polémiques qui visent à construire une opinion publique», tout en dénonçant, par ailleurs, la «désinformation» qui a accompagné le traitement de l'actualité inhérente à la restructuration opérée dans le corps des services de sécurité.

«Certains médias ont versé dans le sensationnel et donné lieu à des interprétations à même de cataloguer les uns et des autres (...) Il faut sortir des luttes claniques», a-t-il recommandé.

Convié à réagir à l'agrément de formations politiques pendant que d'autres ont toujours du mal à l'avoir, l'intervenant a déploré l'attitude de «deux poids, deux mesures» adoptée par le pouvoir dans ce chapitre et plaidé pour qu'il y ait «un maximum d'acteurs politiques» sur la scène nationale.