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Saâdani à Oran : «Ceux qui vendent leurs voix sont des harkis»

par Houari Barti

Usant d'un ton ferme et d'un verbe sans complaisance, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, a développé, hier, et à quelques semaines seulement des élections sénatoriales, un véritable réquisitoire contre ce qu'il a nommé «marchandage des voix», «l'argent sale» et les adeptes de «la chkara».

Saâdani qui s'exprimait à l'occasion d'une rencontre régionale animée à Oran, devant un parterre composé de membres du bureau politique du FLN, de mouhafedh, d'élus locaux et de militants des wilayas de l'ouest et du sud-ouest du pays, n'a pas mâché ses mots, allant même jusqu'à qualifier les élus qui vendent leurs voix en contrepartie d'argent de «harkis», qui devront tôt ou tard «rendre des comptes au parti et à la justice». «Nos instructions seront claires à ce propos. Le temps des marchandages des voix et de l'usage de la ?chkara' est désormais révolu. Les élus ont des comptes à rendre aux citoyens, aux militants du parti et devant la justice», a-t-il renchéri.

Amar Saâdani a qualifié les prochaines élections portant renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, prévues décembre prochain, de «rendez-vous important» pour le parti, qualifiant le sénat «d'institution nationale de premier ordre». Et d'enchaîner : «comme on a la majorité au parlement, on doit également avoir la majorité au sénat. Pour ce faire, a-t-il souligné, on n'a pas besoin d'alliances. On a seulement besoin des voix de nos militants et de celles de ceux qui nous soutiennent, dans la transparence la plus totale, et conformément aux règles de la démocratie et de l'Etat de droit.»

Le secrétaire général du Front de libération nationale a, dans ce même ordre d'idées, expliqué que ces élections seront ouvertes à tous ceux qui désirent se porter candidat sous la forme d'élections primaires qui se dérouleront au niveau des mouhafada et que chaque candidat aura droit d'animer sa campagne. Les candidats du parti seront connus dans les prochains jours, a-t-il annoncé. Mais une fois cette étape franchie, a-t-il averti, le mot d'ordre sera l'unité autour du candidat du parti. Ces élections portant renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation sont les secondes depuis les élections locales de 2012, est-il souligné. Le FLN qui a perdu la bataille de 2012 au profit de son rival le RND, veut reconquérir la Chambre haute du parlement. Pour éviter toute nouvelle crise interne et pour aller à ces joutes en rangs serrés, le FLN a donc choisi de miser sur l'option des primaires, nous confient des militants du parti. Il est à noter que les membres du Conseil de la nation sont élus au scrutin plurinominal majoritaire à un tour au niveau de la wilaya, par un collège électoral composé de l'ensemble des membres de l'Assemblée populaire de wilaya et des membres des Assemblées populaires communales, comme le stipule l'article 105 de la loi électorale de janvier 2012. La loi électorale portant régime électoral indique dans son article 104 que «les membres élus du Conseil de la nation sont élus pour un mandat de six ans, le scrutin se déroule au chef-lieu de wilaya».