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Le séisme est gigantesque. Du jamais-vu dans l'histoire du football mondial. Les sanctions sont tobées à la mi-journée. Les plus hautes placées au sommet du football mondial , Joseph Blatter, le président de la fédération internationale et Michel Platini, qui brigue son poste, ont ainsi été suspendus 90 jours par la commission d'éthique de la FIFA . Comme Jérôme Valcke, l'ex-secrétaire général de la Fifa, déjà suspendu de ses fonctions par l'instance internationale. Chung Mong-joon, le Sud-Coréen ex-vice président de la FIFA , lui aussi candidat à la présidence de la Fifa, fait partie de la même charrette : suspendu pour six ans de toute activité liée au football et puni d'une amende de 100 000 francs suisses. La commission d'éthique a donc frappé fort. Les suspensions entrent en vigueur dès maintenant et les dirigeants se voient interdits de toute activité dans le football à compter de jeudi . Conséquences rapides du « désormais scandale de la FIFA a » qui a débuté le 28 mai dernier par l'arrestation de 14 personnes, dont sept membres de la FIFA, soupçonnés de corruption et s'est poursuivi par la démission de son président tout juste réélu le 2 juin. La justice américaine a ainsi listé quarante-sept chefs d'inculpation retenus contre neuf responsables de la FIFA, dont deux vice-présidents, les accusant de « racket, fraude et blanchiment », sur une période de vingt-cinq ans. De son côté, la justice suisse a ainsi ouvert le mois dernier une enquête pénale contre Sepp Blatter pour des soupçons de corruption lors de la vente des droits télévisés des Coupes du monde 2010 et 2014 à un prix très en-dessous du marché au président de la Fédération des Caraïbes, Jack Warner, et pour le versement de deux millions de francs suisses (1,8 million d'euros) à Michel Platini en 2011. LA COMMISSION ELECTORALE DECIDERA DU SORT DE PLATINI L'ancien numéro 10 s'est vu contraint ces dernières semaines de jouer la défensive et il s'est démené pour tenter d'expliquer les raisons de ce versement tardif. Car avec cette sanction, il pourrait, de fait, se retrouver dans l'incapacité de se présenter aux élections présidentielles de la FIFA prévues le 26 février prochain, la clôture des candidatures étant prévue pour le 26 octobre. Selon la commission d'éthique, c'est la commission électorale qui décidera du sort du président actuel de la Fifa. Dans un communiqué précédant de quelques minutes l'annonce des sanctions, Michel Platini n'avait pas hésité à sortir l'arme lourde pour attaquer la FIFA : «Au cours des dernières semaines, j'ai souligné ma disposition à collaborer pleinement avec les autorités en charge des différentes enquêtes, dans le respect des règles de procédure les plus strictes. La FIFA les a quant à elle clairement bafouées (?) J'ai toujours agi et me suis toujours exprimé avec honnêteté, courage et franchise car j'estime que c'est mon devoir moral. Si les intentions prêtées à la chambre d'instruction de la commission d'éthique de la FIFA venaient à se confirmer, je ne ménagerai pas mes efforts pour que la vérité s'impose. Que personne ne doute de ma volonté déterminée à atteindre cet objectif.» PLATINI ET BLATTER VONT FAIRE APPEL Michel Platini compte saisir les organes d'appel, en l'occurrence la commission des recours de la FIFA puis le Tribunal arbitral du sport (sans que les sanctions soient suspendues). Platini, soutenu par le comité exécutif de l'UEFA - ce dernier a annoncé, du fait d'un futur appel de Platini qu'il ne voyait pas « à l'heure actuelle » le « besoin » de confier l'intérim à son plus ancien vice-président Angel Maria Villar Llona -, n'a manifestement pas renoncé à briguer la président de la FIFA : « Ce matin, j'ai adressé les lettres de soutien requises pour pouvoir déposer ma candidature à la présidence de la FIFA. Comme je l'ai toujours fait depuis 2007, je prendrai mes responsabilités après avoir consulté les 54 Associations Nationales membres de l'UEFA auxquelles je demanderai de se réunir prochainement à Nyon. Dans le même temps, j'irai à la rencontre de l'ensemble des confédérations et des Associations Nationales membres de la FIFA, dans l'esprit d'ouverture qui m'a toujours caractérisé... » Tout comme Platini , Joseph Blatter a fait appel de la suspension de 90 jours infligée par la commission d'éthique de son instance, a affirmé hier le New York Times, qui a consulté une copie du courrier officiel de ses avocats. Cet appel auprès de la chambre des recours de la FIFA n'est cependant pas automatiquement suspensif. Le New York Times ne publie pas d'extraits ni de citations tirés de l'appel introduit par les avocats de Blatter, mais en livre sa propre lecture. Selon le journal américain, les avocats motivent leur appel par le fait que la suspension est à leurs yeux «prématurée» et contraire à la présomption d'innocence: ils invoquent le fait que Blatter a le statut de prévenu aux yeux de la justice civile suisse et peut être mis hors de cause pour manque de preuves. Selon le journal, les avocats de Blatter demandent dans ce courrier qu'il soit entendu afin de pouvoir plaider sa cause, assurant qu'avant l'annonce de sa suspension, il «n'avait pu se défendre que lors d'un court entretien avec les enquêteurs». |
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