La
Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 21), qui aura
lieu à Paris en décembre 2015, sera décisive. Pour mobiliser sur ce problème
capital, l'Institut français de Tlemcen a proposé, dimanche dernier à la
bibliothèque Alili de Tlemcen, une rencontre-débat sur ce thème, animée par
Jean-Christophe Victor, fondateur et directeur scientifique du
Lepac-laboratoire d'études prospectives et d'analyses cartographiques. Le
rendez-vous a drainé un nombreux public et la salle de cette bibliothèque s'est
avérée trop exiguë pour contenir les dizaines d'admirateurs de l'auteur de plusieurs
ouvrages de géopolitique et du magazine « Le dessous des cartes », diffusé
chaque semaine sur Arte, TV5. S'appuyant sur des graphiques, retraçant les
émissions de dioxyde de carbone, la consommation des énergies, le gaspillage
alimentaire mondial, la production des déchets, l'effet de serre,
l'eutrophisation de l'eau, la destruction de la couche d'ozone, les
conséquences du réchauffement, la modification des régimes de précipitation,
les zones de déficit chronique, les zones de désertification et de déforestation,
Jean-Christophe Victor a expliqué que « la conférence de Paris de décembre
2015, dite COP 21, est importante car elle doit non seulement débattre des
enjeux du réchauffement climatique et ses conséquences, mais aussi inventer les
outils techniques, juridiques, économiques et politiques pour contenir le
réchauffement de notre planète. Le problème ne réside pas dans la population
mondiale, mais dans l'activité humaine, c'est-à-dire dans le modèle économique
suivi et la consommation des énergies. Il faut changer les habitudes de
consommation. Pour résumer, il faut tout simplement faire mieux avec moins ! ».
Il a en outre souligné que le réchauffement climatique a des conséquences
néfastes sur la variation de l'acidification des océans et des glaciers de
l'Arctique, la calotte ou la banquise glacière du Groenland. De nombreuses
régions sont menacées par le niveau de la mer qui pourrait monter d'un mètre.
«
Par exemple, d'ici quelque trois à quatre décennies, la capitale mauritanienne
Nouakchott n'existera pas, à cause de la montée du niveau des eaux de l'océan
Atlantique. C'est pour cela que les dirigeants mauritaniens sont en train de
délocaliser leur capitale vers l'axe de la ville algérienne d'Adrar. D'autres
zones sont menacées par ce phénomène, comme les îles Maurice, les Seychelles,
les Maldives, les philippines, les Caraïbes, des côtes américaines, les
Pays-Bas, les côtes belges, les côtes allemandes. Certains pays comme la
Belgique et l'Allemagne ont commencé à renforcer leurs systèmes de protection
côtière », a indiqué Jean-Christophe Victor. Rappelant, dans ce contexte, que
les températures des sept premiers mois de l'année 2015 n'ont jamais été aussi
élevées depuis le début des relevés de températures en 1880. Selon l'Agence
américaine océanique et atmosphérique (NOAA), le réchauffement climatique
impacte également les océans, qui ont vu leur température augmenter de près de
2 °C à certains endroits. Le conférencier a, en outre, souligné que la
transition énergétique est un volet essentiel de la transition écologique, elle
désigne le passage du système énergétique actuel utilisant des ressources non
renouvelables vers un bouquet énergétique basé principalement sur des
ressources renouvelables, ce qui implique de développer des solutions de remplacement
aux combustibles fossiles, qui sont des ressources limitées et non
renouvelables (à l'échelle humaine). « L'Inde a trouvé comme solution le
Thorium, qui est une matière première de l'énergie nucléaire. L'Europe, qui
consomme le gaz provenant de la Russie et du Norvège, doit assurer sa
transition énergétique à l'horizon 2050, en modifiant radicalement sa politique
énergétique. A titre d'exemple, en France, plus de 50% d'énergie électrique
sont d'origine nucléaire », a-t-il affirmé. Et d'ajouter que « l'Algérie a fait
sa déposition le mois de septembre dernier pour la réduction de 7% de ces
émissions de dioxyde de carbone ou de méthane ».