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Renault,
Peugeot, Iveco, Fiat, Nissan, Volvo? les marques d'automobiles commencent à se
bousculer dans le paysage de l'industrie automobile. Si pour les Françaises,
l'Etat est actionnaire dans des projets longtemps attendus, pour les autres,
c'est une obligation à laquelle doit souscrire tout concessionnaire comme exigé
par le cahier des charges concernant la régulation de leur activité. Le
gouvernement impose dorénavant, sous peine de retrait d'agrément, aux
concessionnaires automobiles à investir dans «une activité industrielle ou
semi-industrielle ou toute autre activité ayant un lien direct avec le secteur
de l'industrie automobile».
Cette industrie, encore à ses balbutiements, puisque seule la marque au losange est «fabriquée» à Oued Tlélat, doit faire face aux exigences du marché et surtout à une sous-traitance disponible et concurrentielle. Malheureusement, l'exemple de l'usine Renault est là pour rappeler cette triste vérité du marché de la sous-traitance, presque inexistant et qui réduirait ces usines à de simples chaînes de montage avec une main-d'œuvre bon marché et des avantages fiscaux non négligeables pour les partenaires étrangers. Pour la nouvelle Renault Symbol, l'intégration, qui n'est fixée qu'à 20% d'ici 2017, un seuil minimal demandé, risque de ne pas être atteinte. Pour l'heure, les deux équipes de production travaillant sur le site de Oued Tlélat ne font que du montage. Quant à l'unité de véhicules utilitaires «Iveco» qui verra le jour à Bouira, on table là aussi sur un taux d'intégration qui devrait se situer entre 17 et 20%, selon ses concepteurs qui expliquent qu'en plus du montage, l'usine aura également une unité de fabrication des pièces de rechange, «pour se conformer aux exigences du ministère de l'Industrie et des Mines», en précisant que plusieurs sous-traitants ont déjà été identifiés. Pourtant, et au-delà de ses annonces optimistes, il est difficile de croire en une sous-traitance qui continue toujours à briller par son absence si ce n'est un ou deux sous-traitants qui travaillent déjà avec Renault. Aussi, les concessionnaires sont obligés de suivre ou de disparaître et beaucoup seront concernés par le retrait d'agrément quand on connaît les coûts d'une usine et surtout l'omnipotence de l'Etat. En effet, ces projets ont reçu la bénédiction du ministère de l'Industrie et des Mines mais pour peu que des paramètres extra-économiques viennent à paraître, le dossier n'en sera que plus plombé. Les conditions de l'Etat et les textes ne sont pas encore clairs concernant cette industrie. Le président de l'Association nationale des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A) l'a lui-même relevé en demandant plus de lisibilité du cadre «qui nous permet d'assurer des investissements rationnels dans l'intérêt de nos entreprises, de nos emplois et pour créer de la richesse». Le marché de l'importation des véhicules devra encore connaître de bonnes années devant lui. |
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