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La facture d'importation des
véhicules a baissé à 2,395 milliards de dollars durant les huit premiers mois
de 2015, contre 3,455 milliards durant la même période de 2014, soit un recul
de 1,06 milliard de dollars, selon les chiffres des Douanes algériennes. En
unités, de janvier à fin août 2015, le nombre de véhicules importés a atteint
215 013 véhicules contre 281 355 unités pour la même période 2014, en baisse de
23,58%. Une tendance baissière qui se confirme pour le dernier trimestre 2015
si l'on croit les estimations de Sefiane Hasnaoui, le président de
l'Association nationale des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A). Dans
une déclaration à l'APS, il prévoit une poursuite du recul des importations de
véhicules dans les prochains mois après l'application du nouveau cahier de
charges encadrant cette activité. Il qualifie cette baisse de «drastique»,
expliquant que les importations vont «continuer d'une manière mécanique et
automatique sur toute l'année 2015 car les commandes ont été arrêtées à partir
de fin mars après l'entrée en vigueur du cahier des charges». Une
mesure «qui a perturbé nos planifications», ajoute le président de l'AC2A à
cause notamment de «certaines mesures techniques apportées par le nouveau
cahier de charges et un certain flou dans son application qui avaient pour
conséquence le ralentissement du processus d'adaptation des différents modèles
de véhicules à la nouvelle réglementation», précise-t-il. A propos de ces
exigences techniques, il citera l'exemple du stabilisateur de trajectoire
(ESC), exigé désormais pour les grands camions, très demandés par les PME, mais
les fabricants ne proposent pas ce type d'équipements à ce moment.
L'Association met également en avant les coûts très élevés des nouveaux
équipements exigés par le cahier de charges qui influent négativement sur les
prix des véhicules neufs entre autres raisons. Des prix à la vente qui
connaissent déjà une hausse, ces derniers mois, à cause, explique encore M.
Hasnaoui, du glissement du dinar face à un panier de devises et les taxes
imposées aux concessionnaires automobiles sur l'activité professionnelle (TAP),
sur la contribution dans les transports et les infrastructures qui représente
1% du chiffre d'affaires des concessionnaires ainsi que celle sur les véhicules
neufs et la taxe d'immatriculation qui ont doublé cette année pour certains
modèles de véhicules. Le président de l'AC2A a plaidé pour une meilleure
communication entre les professionnels, le ministère de l'Industrie et d'autres
départements ministériels comme les Finances, le Commerce, le Transport et
l'Intérieur pour trouver les solutions qui s'imposent et éviter toute
incompréhension des textes en vigueur. Ainsi, il dit que l'AC2A attend
«toujours le ministère de l'Industrie et des Mines pour nous donner le cadre
qui nous permet d'assurer des investissements rationnels dans l'intérêt de nos
entreprises, de nos emplois et pour créer de la richesse». Pour rappel, en mars
dernier, un arrêté ministériel fixant les cahiers des charges relatifs aux
conditions d'exercice des activités de concessionnaires de véhicules a été
promulgué puis actualisé en mai dernier. Il prévoit essentiellement de
nouvelles règles et équipements de sécurité pour les conducteurs, les passagers
et les piétons. Son application a entraîné une levée de boucliers de la part
des concessionnaires, avant que le gouvernement ne fasse marche-arrière sur
certains aspects du cahier des charges. Pour 2016, et à partir de mars, M.
Hasnaoui a tablé sur un retour des importations «de manière fluide», estimant
toutefois qu'il est difficile d'avancer des prévisions à la lumière des
mécanismes d'application des licences d'importation ainsi que les quotas qui
auront certainement, selon lui, un impact sur le volume annuel des importations
de véhicules.