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« Les hauts
postes de responsabilité dans le corps de la magistrature ne sont plus, il y a
quelques années déjà, un droit exclusif pour les hommes. Le sexisme n'existe
plus dans le secteur de la justice, y compris pour les postes spécifiques. Les
femmes magistrates qui représentent 43% de l'effectif du corps sont de plus en
plus présentes dans les hauts postes.
C'est une tendance. Révolue l'ère où il fallait être homme pour présider une haute juridiction ou accéder au poste de chef de cour», a déclaré au Quotidien d'Oran la présidente du Conseil d'Etat, Soumia Abdelsadok, en marge de la cérémonie d'installation de la nouvelle présidente du tribunal administratif d'Oran, tenue avant-hier dimanche au siège de cette juridiction. De l'avis de Mme Abdelsadok, la nomination de trois magistrates à de hauts postes, en l'occurrence Boumaza Houaria (présidente de la cour de justice de Jijel), Bendjeriou Karima (présidente du tribunal administratif d'Oran) et Chikhaoui Latefa (présidente du tribunal administratif de Tlemcen), lors du récent mouvement restreint dans le corps des présidents de cours de justice, des procureurs généraux et les présidents de tribunaux administratifs, effectué par le président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature, M. Abdelaziz Bouteflika, n'est qu'une confirmation de plus, s'il en est besoin, du bannissement à jamais de cette discrimination homme/femme dans l'attribution des rôles dans le secteur de la justice en particulier. En fait, la liste des femmes magistrates occupant de hauts postes de responsabilité était trop longue pour que notre interlocutrice ait pu les citer une à une. Son propre cas, d'ailleurs, est en soi révélateur de cette tendance, elle qui a accédé au poste de la présidence la plus haute juridiction de l'ordre administratif le 14 septembre 2014, en remplacement d'une autre femme, Heni Fella, et ce 16 ans après avoir rejoint le Conseil d'Etat en qualité de présidente de section puis conseillère. Le 8 octobre 2014 fait date dans ce registre-là, avec la désignation pour la première fois dans l'histoire de la justice algérienne d'une femme au poste de procureure générale, en l'occurrence Zigha Djamila, nommée alors PG de la cour de Boumerdès. C'était donc la présidente du Conseil d'Etat qui a présidé la cérémonie d'installation de la nouvelle présidente du tribunal administratif d'Oran, Bendjeriou Karima, en remplacement de Mme Taibi Rachida, et ce en présence des chefs de la cour d'Oran, des autorités locales, à leur tête le wali et le président de l'APW, et des membres de la famille judiciaire, dont les représentants des différents corps auxiliaires de justice. Licenciée en droit, université d'Oran, promotion 1978, la nouvelle présidente du tribunal administratif d'Oran, Bendjeriou Karima, a rejoint le corps de la magistrature en 1980, en qualité de juge au tribunal de Béni-Saf. Par la suite, elle a été promue conseillère à la cour de Sidi Bel-Abbès, puis présidente de chambre à la même cour, ensuite la même fonction à la cour de Tlemcen en 2006, avant d'être promue comme conseillère au Conseil d'Etat, le 4 décembre 2014. Le tribunal administratif d'Oran avait été le deuxième tribunal après celui d'Alger à être mis en fonction, à partir d'avril 2010, dans le cadre d'un processus de création de tribunaux administratifs afin de consacrer la séparation totale de la justice administrative de la justice ordinaire de manière à concrétiser la dualité consacrée par la Constitution. Un dispositif prévu par la loi du 30 mai 1998 et détaillé dans le Code de procédures civiles et administratives du 25 février 2008 qui a connu toutefois un retard dû à des raisons purement matérielles. En son article 800, le Code de procédures civiles et administratives promulgué en 2008 et entré en vigueur en février 2009 définit les compétences des tribunaux administratifs les qualifiant de «juridictions de droit commun en matière de contentieux administratif». Il faut savoir que les tribunaux administratifs examinent toutes les affaires où l'Etat est partie prenante : wilaya, commune ou tout établissement public à caractère administratif et ont pour mission de statuer sur le recours en annulation de décision administrative et d'interprétation et le recours en examen de la légalité des décisions émanant de la wilaya, de la commune ou de l'institution publique administrative. |
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