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Maintenant que le centre d'enfouissement technique (CET) de Doghra,
dans la commune de Zighoud-Youcef, est pratiquement terminé, une vive polémique
commence au sein de la population de la commune et reflète sa profonde
inquiétude sur sa santé et son environnement, une polémique dans laquelle se
trouvent engagés aussi bien la société civile que les élus et les représentants
de l'environnement de la wilaya.
Lorsque nous avons eu écho de cette polémique à travers les contacts que nous avons eus avec les citoyens de la ville, nous avons posé la question hier à M. Aidouci Bachir, président de l'assemblée populaire communale de Zighoud-Youcef, qui nous a répondus que « actuellement, les trois Dechrate (hameaux) qui entourent le site du CET, à savoir Doghra, Ain-Debeb et Ain-N'sour refusent toujours la présence de ce centre sur leurs terres et demandent qu'il soit délocalisé. Lancé il y a quelques années après approbation de l'ancienne APC, tout le monde aujourd'hui, à commencer par plusieurs membres de l'APC, se demande pourquoi les anciens élus ont accepté ce que plusieurs communes de la wilaya ont refusé. Pour sa part, le maire actuel considère qu'avant de trancher sur le problème une rencontre réunissant la direction de l'environnement, l'APC et la société civile de Zighoud-Youcef s'impose. « Nous avons pris l'initiative de demander une telle réunion pour éclairer la population, notamment ceux qui sont hostiles au projet, sur l'opportunité d'un tel projet et évaluer ensemble les aspects positifs et négatifs du CET avant de décider. Je crois que cela est dans l'intérêt de tous », a conclu M. Hidouci. Des notables de la ville avec qui nous avons pris langue hier, nous ont avoué que dernièrement de nombreuses voix parmi la population se sont élevées pour demander aussi la délocalisation du CET, arguant qu'il repose sur une terre éminemment agricole et très proche des groupements des populations rurales. « Instruits par l'exemple du centre de Boughrab, dans la commune de Benbadis, les citoyens hostiles au projet disent qu'il n'est pas à sa place et qu'il représente un danger certain pour la santé des riverains et pour l'environnement tout court », nous ont affirmé des citoyens de la ville. Le vice-président de l'APC, M. Larbi Foughali, a joint sa voix à celle des gens opposés au projet en considérant que les inquiétudes de la population sont tout à fait légitimes », d'autant plus, a-t-il ajouté, que la conception du CET de Doghra est loin de répondre aux standards internationaux de sécurité et de santé. Ensuite, il a été construit sur une terre agricole qui a toujours eu un excellent rendement, et sur des nappes phréatiques qui approvisionnent les populations rurales en eau potable ». Poursuivant son plaidoyer contre la présence du CET, M. Foughali a précisé que celui-ci se trouve à 500 mètres à peine du premier groupement d'habitations de Doghra. Il ne manquera pas de préciser aussi qu'il parle au nom de l'APC, mais aussi des habitants de Zighoud-Youcef dont le nombre approche les 50.000 âmes. Cet élu terminera en disant que l'APC approuve les démarches faites par les associations de la société civile pour attirer l'attention des autorités locales et de wilaya sur le danger représenté par le CET de Doghra. Pourtant, des représentants de la direction de l'environnement de la wilaya qui ont été interrogés hier par la radio locale de Constantine ont assuré que le centre de Doghra a été construit selon les standards internationaux et bien après une étude approfondie menée avec la collaboration de plusieurs partenaires et des autorités locales qui ont donné leur aval. C'est un CET construit sur 30 hectares et qui peut accueillir les déchets de plusieurs communes. C'est cet aspect qui soulève la colère des riverains qui ont demandé pourquoi les autorités de ces communes qui, au début, ont rejeté vigoureusement l'idée de construire un tel centre sur leurs terres, veulent-elles maintenant déposer leurs déchets chez eux. Mme Houda Zeddam, représentante de la direction de l'environnement, a cherché à dissiper l'inquiétude des riverains en assurant que le CET ne représente absolument aucun danger sur leur santé et sur leurs terres agricoles. «Tous les CET de la wilaya de Constantine obéissent à une méthode de gestion scientifique et rationnelle conduite par des cadres qui ont reçus une formation préliminaire. D'autre part, a-t-elle dit, nous avons mis à profit les insuffisances qui ont été relevées au CET de Boughrab, dans la commune de Benbadis». Elle promettra que les problèmes survenus au centre de Benbadis seront évités et Doghra sera un centre modèle. |
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